Ils ont dit vouloir obtenir la libération de certains des leurs détenus par les éléments d’une unité d’élite de l’armée camerounaise
Selon la radio nationale camerounaise, trois personnes sont été tuées à Garoua Boulaï (700 kilomètre à l’est de la capitale Yaoundé), à la frontière avec la république centrafricaine, dans la nuit de dimanche à lundi 24 septembre 2012, à la suite d’une attaque orchestrée par des rebelles. Ces derniers, que des observateurs pensent être de nationalité centrafricaine, auraient indiqué selon des informations concordantes, vouloir récupérer certains des leurs, détenus par le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR), une unité d’élite de l’armée camerounaise. Le reportage fait savoir que les rebelles ont ouvert le feu lorsque le policier posté à la frontière leur a demandé ce qu’ils cherchaient et un jeune garçon qui travaille pour le péage a aussi été mortellement atteint. Dans un pays qui évite les affrontements sanglants dans lesquels ses voisins sont englués, c’est la première fois qu’une incursion de rebelles fait des morts parmi les personnes civiles en territoire camerounais. Aussitôt informés, des éléments du BIR se seraient lancés à la poursuite des assaillants, tuant l’un d’entre eux et arrêtant deux autres. Selon des sources concordantes, les rebelles auraient promis de revenir s’ils n’obtenaient pas la libération de leurs compagnons. Le gouverneur de la région de l’Est, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua et le préfet du Lom et Djerem, Peter Mbu, sont précipitamment descendus sur les lieux de l’incident. Mais les responsables côté camerounais, se refusent à confirmer la nationalité centrafricaine des assaillants.
L’ambiance est désormais électrique dans cette localité frontalière sensible et critique entre le Cameroun et la République Centrafricaine (RCA). Le BIR indique veiller sur les différents axes que pourraient emprunter les assaillants, mais les populations se disent terrifiées à l’idée de vivre des exactions. « C’est depuis près de 14 jours que la situation est confuse. Les rebelles ont repoussé l’armée régulière et ont pris possession de la ville centrafricaine frontalière avec Garoua-Boulaï. Et comme de temps à autres ils entrent de force au Cameroun, le Bir s’est déployé dans toute la ville pour sécuriser les populations. Y étant, il a interpellé et transféré à Bertoua deux rebelles qui tentaient d’opérer au Cameroun. Voilà pourquoi ces rebelles s’infiltrent à tout moment, pour tenter de libérer leurs frères », a indiqué une source, selon des informations rapportées par le quotidien Le Messager. C’est la deuxième fois en un an que la localité est le théâtre de tensions avec des « centrafricains ». Le 24 novembre 2011, un conflit avait failli opposer à ce même endroit, l’armée camerounaise et les forces centrafricaines. Suite à un malentendu, les forces centrafricaines avaient mené une attaque armée au cours de laquelle le drapeau tricolore camerounais installé à la frontière avait été détaché et brûlé. Yaoundé et Bangui avaient géré le dossier de manière consensuelle. En l’occurrence, la Centrafrique doit aujourd’hui encore faire face à des groupes rebelles opposés au président Bozizé et qui veulent voir ce dernier partir du pouvoir. Le gouvernement centrafricain a signé des accords de paix avec beaucoup d’entre eux, mais certains sont encore hors de contrôle et continuent de mener des activités dangereuses.
