Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont privées d’Internet depuis le 17 janvier, suite à une série de manifestations publiques survenue dans cette partie du pays. Cette suspension fait polémique
Un collectif d’organisations non gouvernementales appelle les candidats à l’élection présidentielle française à briser leur silence sur la coupure d’Internet imposée par le gouvernement camerounais dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Ces deux régions sont privées d’Internet depuis le 17 janvier, suite à des mouvements d’humeur des populations anglophones dénonçant la suprématie du français dans les systèmes éducatifs et juridiques qui y sont établis.
«La France est engagée dans la protection et la promotion de la liberté d’opinion et d’expression, la liberté de réunion et d’association sur Internet comme dans le monde réel. Mais la classe politique française est malheureusement restée silencieuse, malgré les liens qui unissent la France et le Cameroun, et en dépit du caractère inédit de cette coupure Internet, dans sa durée et son ampleur», indique le collectif dans une lettre reçue par Le Monde Afrique.
Ce collectif est constitué, entre autres, de : Access Now ; African Freedom of Expression Exchange (AFEX) ; Africtivistes ; Bibliothèque sans frontières ; Internet sans frontières ; Digital Rights Watch – Australia ; Media Foundation for West Africa (MFWA) ; Pan African Human Rights Defenders ; Paradigm Initiative Nigeria ; Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF) ; Projet pour une alternance crédible au Tchad (PACT) ; Tournons la Page ; Turkey blocks
Ces organisations demandent aux candidats à la présidence française de prendre position face à cette coupure d’Internet et de s’engager à accorder la priorité à la protection des droits humains, et en particulier l’expression de ceux-ci dans l’espace cybernétique, dans leurs rapports avec les pays africains.
La suspension d’Internet dans les régions citées ne cesse de susciter l’indignation des Camerounais aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur des frontières. Réunis autour du Hashtag #BringBackOurInternet ou des manifestations aux Etats-Unis et en France, des Camerounais avaient milité en faveur du respect de leurs droits fondamentaux et leur liberté d’expression.
Sur place dans la région du Sud-Ouest, des entrepreneurs ont lancé un «camp de réfugiés Internet» pour permettre aux hommes d’affaires de poursuivre leurs activités sur la toile.