Le Représentant de la Synergie de la jeunesse camerounaise en Europe parle de ce mouvement et de ses objectifs
Bonjour Carl Joseph Mandeng. Vous présentez votre projet, votre mouvement, la Synergie de la Jeunesse camerounaise, comme novateur. Pour quelle raison ?
C’est un projet novateur, parce que nous invitons les jeunes Camerounais à mettre à contribution leur énergie, leurs compétences au développement du Cameroun. Nous réunissons autour de nous des jeunes qui veulent un Cameroun économiquement prospère, fier de son histoire et surtout de sa diversité culturelle.
Comment est né ce mouvement ?
Ce mouvement est né de quelques jeunes, une quinzaine de jeunes, qui se sont dit : la nature a horreur du vide, qui ont ressenti un besoin. Nous nous sommes dit : la jeunesse a besoin d’une voix pour exprimer ses besoins, pour exprimer ses envies. Et surtout, elle a besoin d’une structure, afin de l’inciter justement, à sortir de l’inertie, à sortir de l’attentisme, et surtout proposer des projets qui vont lui permettre de répondre aux problèmes qu’elle rencontre au quotidien et les transforme en opportunités d’affaires.
Cela veut dire qu’actuellement vous ne vous sentez pas représentés ? Vous ne vous retrouvez pas par exemple, dans l’offre politique ? Vous sentez que vos capacités ne sont pas exploitées ?
Tout d’abord j’aimerais préciser que la Synergie de la Jeunesse camerounaise est apolitique. Nous sommes apolitiques. Nous n’avons aucun lien politique, nous n’avons aucune connotation politique. Notre objectif se résume en trois axes. On propose trois types d’engagements : on vous propose l’engagement économique à travers l’entreprenariat, on vous propose l’engagement citoyen, on vous propose l’engagement sociocommunautaire, et surtout l’engagement culturel.
Cela signifie-t-il, en creux, que la voie politique est bouchée ?
Honnêtement, la voie politique ne nous intéresse pas. Nous disons aux jeunes qu’il est important de s’inscrire sur les listes électorales, qu’il est important de voter. Mais nous n’appelons aucun jeune à voter pour un parti ou un autre. Je pense que ce n’est pas notre rôle, ce n’est pas le rôle de la Synergie.
Vous et vos collègues de la Synergie de la Jeunesse camerounaise avez rédigé un carnet de plusieurs dizaines de pages, un « Guide du bon citoyen » pour, dites-vous, « transformer la psychologie de l’engagement des jeunes de 15 à 35 ans ». Qu’est-ce que cela signifie ?
Nous voulions dire aux jeunes qu’il est important de s’investir, qu’il est important de prendre son destin en main, qu’il est important de sortir de l’inertie, de sortir de l’attentisme. Et nous leur disons aujourd’hui : vous avez face à vous une plateforme qui va vous inculquer comment devenir un leader de la société camerounaise de demain.
Vous vous dites apolitique, non partisan. Vous voulez aussi transcender également les clivages ethniques et tribaux ?
Bien sûr ! Synergie de la Jeunesse camerounaise invite les jeunes qui sont fiers de leur diversité culturelle. Parfois, vous savez, les petits clivages ethniques qu’il peut y avoir sont dû à la méconnaissance, aux clichés. Je dis : untel vient de telle ethnie, ceux qui sont de cette ethnie ont tel comportement. [mais] c’est parce que je ne les connais pas, parce que je n’ai pas pris la peine de connaître ce qui se passe. Je n’ai pas pris la peine de connaître la culture de mon voisin. Chaque jeune qui va aller à la rencontre de l’autre, qui va aller à la rencontre du Cameroun, à la rencontre des régions reculées du Cameroun grâce à nous, grâce aux voyages que nous organisons, va sortir de là riche en savoirs.
Comment souhaitez-vous que la diaspora se mobilise à vos côtés ? Vous avez des projets à ce propos ?
Bien sûr. Je vais présenter à la diaspora trois projets. Le premier projet, c’est un projet en collaboration avec le collectif O.S.E.R. l’Afrique, qui s’appelle le Centrafricain de l’Information pour la Jeunesse. C’est un centre qui va mettre à la disposition des jeunes, des outils d’éducation et d’instruction pour qu’ils puissent s’informer. C’est-à-dire que chaque jeune pourra venir dans ce centre et se faire aider dans des démarches de création d’entreprise, des démarches fiscales, des démarches foncières.
Le deuxième projet que je vais présenter à la diaspora, c’est le Fonds camerounais Jeunesse et Entrepreneuriat, pour soutenir les projets novateurs, les projets économiques des jeunes.
Le troisième projet c’est une Maison de la culture camerounaise ici à Paris. Un lieu pour permettre aux jeunes Européens, aux jeunes Français, aux jeunes Africains, aux jeunes de la diaspora africaine vivant ici en France, de venir à la rencontre de la culture camerounaise.
Aujourd’hui vous souhaitez inspirer des jeunes Africains en dehors du Cameroun ?
Bien sûr ! Nous inspirons de jeunes Africains en dehors du Cameroun. Je vais vous faire une petite confidence. Des jeunes Togolais nous ont contactés et nous ont dit : nous avons besoin de ça au Togo, est-ce que vous pouvez nous accompagner dans cette démarche ? Des jeunes Malgaches nous ont [aussi] contactés. Nous ne nous posons aucune limite. Et si nous pouvons aider aussi d’autres jeunes de pays africains à pouvoir émerger, tant mieux !
