Société




Catastrophe d’Eseka : le calvaire des bénéficiaires du « don » du chef de l’Etat

Les lourdeurs et erreurs administratives empêchent certaines victimes de toucher leur indemnisation. « Certaines victimes n’ont pas encore été payées », constate…

Les lourdeurs et erreurs administratives empêchent certaines victimes de toucher leur indemnisation.

« Certaines victimes n’ont pas encore été payées », constate d’emblée Jean Solaire Kuete Coordonnateur National du Collectifs des rescapés de l’accident ferroviaire d’Eseka (Crafe). Au sein de ce collectif, la déception est palpable. Bénéficiaires de l’enveloppe d’un milliard Fcfa, « don » du chef de l’Etat aux victimes et ayants droit de la catastrophe ferroviaire d’octobre 2016 (région du Centre), certains ne parviennent pas à toucher leur indemnisation.

« Certaines victimes ont vu leurs chèques rejeté pour diverses raisons. Notamment les noms mal écrits, explique le coordonnateur national du Crafe. Parmi eux, des gens qui viennent de loin et sont obligés de séjourner à Yaoundé dans les conditions difficiles, pour recevoir des sommes qui rembourseraient à peine leurs de séjours », rapporte le coordonnateur du Crafe.

Un bénéficiaire explique sous anonymat que « la banque nous demande de voir le fondé de pouvoir qui a son tour nous renvoie vers  les services du Premier ministre sans suite ».

Pour Jean Solaire Kuete, les problèmes d’identification « prennent trop de temps. Pour des accidentés qui portent encore des blessures et des handicapes, cela devient très pénible de trainer ainsi pour toucher leur indemnisation ».

Le 14 aout 2019, plus d’an après l’annonce, une liste de plus de 700 personnes identifiées comme victime de la catastrophe est publiée par le Premier ministère. Ces personnes doivent se partager un milliard Fcfa débloqué par le gouvernement comme « don du chef de l’Etat » envers les victimes de l’accident ferroviaire d’octobre 2016. Une répartition qui ne se passe pas sans heurts. Certaines victimes dénonçant les montants attribués.