Le discours prononcé par le président de l’Assemblée nationale à l’ouverture de la 2ème session ordinaire du Parlement
Monsieur le Président du Sénat ; Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Monsieur le Premier Président de la Cour Suprême, Monsieur le Procureur Général près ladite Cour, Excellences Mesdames et Messieurs les membres du Corps Diplomatique ; Mesdames et Messieurs les Parlementaires ; Distingués membres de la Société Civile, Chers invités ; Mesdames et Messieurs,
L’Assemblée Nationale du Cameroun se réjouit de vous accueillir ce matin à l’occasion de l’ouverture de sa deuxième session ordinaire pour l’année législative 2014. C’est donc pour moi un honneur et un agréable devoir, en ma qualité de Président de cette Chambre, et au nom de l’ensemble des députés ainsi que de tous nos collaborateurs, de vous souhaiter une chaleureuse bienvenue. Notre Chambre et moi-même sommes d’autant plus heureux et honorés, que nous accueillons dans cet hémicycle, véritable temple du peuple souverain, un éminent fils du continent africain, j’ai nommé le Très Honorable GUILLAUME SORO KIGBAFORI, Président de l’Assemblée Nationale de la République s ur de Côte d’Ivoire. Il nous fait l’amitié et en toute fraternité, d’effectuer dans notre pays, une visite officielle que nous avons depuis souhaitée de tous nos v ux et qui aujourd’hui se concrétise, pour le plus grand bien des peuples ivoirien et camerounais.
Monsieur le Président et cher frère
Notre joie est donc réelle et les mots pour le dire ne sont pas assez forts car, aux yeux de nombreux africains, vous incarnez cette jeunesse montante et dynamique qui, demain mieux qu’aujourd’hui, saura conduire notre continent, vers un destin que tous nous voulons meilleur. Homme du peuple, préoccupé par les problèmes du peuple, élu du peuple, ce n’est donc pas un hasard si vous êtes aujourd’hui à la prestigieuse place que vous occupez. Ce n’est non plus un hasard si vous avez été désigné ambassadeur des parlementaires pour les questions de populations et de développement, à l’occasion du Forum des Parlementaires Africains tenu en Avril dernier dans votre belle cité d’Abidjan, la Perle des Lagunes.
Votre visite vient à coup sûr, ouvrir de nouvelles perspectives dans les relations interparlementaires entre nos deux pays, la République de Côte d’Ivoire et la République du Cameroun. Au moment où l’Afrique est résolument convaincue de la nécessité de promouvoir et de densifier la coopération Sud-Sud au niveau du continent, votre visite augure d’une aube nouvelle. Que le soleil puisse alors éclore et briller davantage afin d’illuminer toujours et toujours, l’amitié entre les peuples ivoirien et camerounais, l’amitié entre nos Chefs d’Etat, les deux frères, ALASSANE DRAMANE OUATTARA de Côte d’Ivoire et PAUL BIYA du Cameroun.
Monsieur le Président et cher frère ; Excellence Monsieur l’Ambassadeur des peuples ; Peut-être préférez-vous Guillaume SORO KIGBA FORI, fils de SORO SANGA et de SANOGO MINATA du pays des SENOUFO Nous vous disons :
-DJABAMA,
-MBOLO, MBAMBA NSOAN,
– MALO’O MALAM,
– FOTA MANA, comme cela se dit chez vous les SENOUFO,
– ou alors, AKWABA
Pour tout simplement vous dire, à vous-même et à toute la délégation qui vous accompagne : WELCOME, BIENVENUE A YAOUNDE, chez nous, chez vous.
Excellences, Honorables Députés, Mesdames, Messieurs,
Nous nous retrouvons dans cet hémicycle après une intersession qui n’a pas été de tout repos. Sur le plan national, votre humble serviteur a reçu en audience cinq délégations issues :
– du Parlement de la République Fédérale d’Allemagne, sous la conduite de Madame GERDA HASSEL FELDT, Présidente du groupe politique CDU/CSU ;
– du Parlement Britannique avec le Right Honourable MARK SIMMONDS, parlementaire et Ministre chargé de l’Afrique au Foreign Office, le Ministère Britannique des Affaires Etrangères ;
-du Parlement Français notamment, le groupe d’amitié interparlementaire France-Cameroun, sous la conduite de son Président, Monsieur André SCHNEIDER ;
-de la République populaire de Chine, en la personne de Son Excellence WO RUIDI, Ambassadeur ;
-du siège de l’Association Parlementaire du Commonwealth, sous la conduite de Madame MEENAK SHI DHAR. Dans le même registre, signalons l’audience accordée par le Premier Vice-Président au nom du Président de l’Assemblée Nationale, au Docteur ABDUL AZIZ OTHMAN AL TWAJIRI, Directeur Général de l’Organisation Islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture.
Parallèlement, installé le 04 janvier 2014 à Yaoundé, le Comité d’Organisation de la 60e Conférence de l’Association Parlementaire du Commonwealth a poursuivi activement ses préparatifs dans la perspective du rendez-vous du 02 au 10 octobre 2014. Il s’agit de faire de cet évènement un succès total, digne de la grandeur, des ambitions et de la légendaire hospitalité camerounaise. Faut-il vous rappeler que, pour la première fois, notre pays va abriter des assises du Commonwealth à l’échelle mondiale, avec plus de cinquante-quatre parlements et un millier de délégués attendus à Yaoundé. Le moins que nous puissions dire est que, les préparatifs vont bon train, les commissions spécialisées sont à pied d’ uvre. Je leur adresse tous mes encouragements.
Sur le plan international, notre Chambre vient d’être honorée à l’occasion de la neuvième Assemblée Générale des Parlements des Etats membres de l’Organisation de la Conférence Islamique, tenue à Téhéran en Iran. En effet, notre collègue, l’Honorable Hamadou Sali, qui conduisait la délégation camerounaise, a été élu d’une part, au Bureau Exécutif de l’organisation et d’autre part, à la tête du groupe des Parlements Africains au poste de Président. A votre nom à tous, je lui adresse nos vives et sincères félicitations.
Présente, l’Assemblée Nationale du Cameroun l’a également été, à la soixante quatrième session du Comité Exécutif de l’Union Parlementaire Africaine (UPA) à Luanda, en Angola et à la 45e Conférence Régionale de l’Association Parlementaire du Commonwealth à Arusha en Tanzanie.
Excellences ; Mesdames et Messieurs.
La présente session parlementaire s’ouvre au moment où le Cameroun vit une crise sécuritaire sans précédent, au niveau de ses frontières à l’Est et dans le septentrion. S’agissant de cette dernière partie du pays, le phénomène BOKO HARAM, a pris ces derniers temps une ampleur de plus en plus préoccupante. Enlèvements, séquestration des otages, tueries, règlements de comptes, attaques des édifices publics, trafic d’armes à feu et blanchiment d’argent, tel est le chapelet des agissements de ce groupe terroriste. Il se réclame de l’islam. Faut-il le croire quand on sait justement que l’islam, à l’instar des autres confessions religieuses, prône la paix, le respect de la vie et de la dignité humaine. C’est dire que l’Assemblée Nationale du Cameroun, s’inscrit en faux et dénonce avec la dernière énergie, les visées terroristes et criminelles de BOKO HARAM. Notre Chambre entend ainsi soutenir toute initiative nationale, sous régionale ou internationale qui viserait à mettre hors d’état de nuire la fameuse secte. Pour le Cameroun en particulier, la Représentation Nationale salue le courage et la détermination avec lesquels le Président de la République, Son Excellence Monsieur PAUL BIYA, Chef des armées, a engagé la guerre contre BOKO HARAM. Nos forces de défense, déployées sur le terrain, sont ainsi à la man uvre. Qu’elles reçoivent par ma voix, l’hommage et les encouragements de l’ensemble des députés. Leurs récentes actions n’ont pas manqué d’éclat. Avec panache, dévouement et professionnalisme, nos forces de défense ont déjà pu démanteler des positions de l’ennemi en territoire camerounais et permis la libération des derniers otages.
Chers collègues,
Elus de la nation, les élus locaux que sont les Maires et les Conseillers Municipaux, les élites intérieures et extérieures, et surtout mes collègues chefs traditionnels, j’en appelle à votre soutien personnel et à votre implication effective. Vous avez dit UNION SACREE ? Elle doit désormais être instaurée entre nos forces de défense et les populations pour une collaboration tous azimuts, afin d’éloigner de notre pays le démon de la dérive sécuritaire et le spectre de l’instabilité.
Nous avons ainsi le devoir de sensibiliser nos communautés, sur la menace que représente BOKO HARAM tant pour la sécurité individuelle, la sécurité nationale, que pour le développement économique de notre pays. Faisons uvre de patriotisme en ratissant large afin de recueillir l’utile renseignement à transmettre aux autorités. Faisons uvre de patriotisme en dénonçant tout individu inconnu ou connu mais aux agissements subitement suspects. Dans ce combat, aucune complicité et aucune duplicité ne seront tolérées. Les éventuels complices nous les considérerons comme étant des fossoyeurs de la patrie, des traitres à la nation. Nous recommandons aux instances compétentes de les traiter comme tels et de sévir sans ménagement ni pitié. Ces complices doivent être recherchés. Ils doivent être débusqués par tous les moyens et punis sévèrement conformément aux lois de la République. Nous le savons, beaucoup sont parmi nous, les uns tapis dans l’ombre, les autres très actifs mais dans l’hypocrisie, faisant semblant d’apporter leur aide aux autorités, leur objectif étant de brouiller les pistes, certainement pour mettre le pays à feu et à sang. CECI EST INACCEPTABLE ! N’AYONS PAS PEUR, DENONÇONS LES ! Ils doivent rendre compte de leur turpitude.
Mesdames et Messieurs,
Le Cameroun est au front à ses frontières. Il sera également au front au Brésil où les Lions Indomptables, le onze national du football, avec d’autres sélections du monde, vont compétir dès demain dans le cadre de la phase finale de la Coupe du Monde 2014. Le devoir nous impose d’apporter notre soutien et de tout c ur, à nos compatriotes qui bientôt descendront dans l’arène. Alors nous leurs disons du haut de cette tribune : ALLEZ LES LIONS ! Les camerounaises et les camerounais sont derrière vous. Sur ce, je déclare ouvertes les délibérations de l’Assemblée Nationale du Cameroun pour le compte de la deuxième session ordinaire de l’année législative 2014.
Vive l’Assemblée Nationale du Cameroun, Vive Son Excellence Monsieur Paul BIYA, Président de la République, Chef de l’Etat, Chef des Armées, Vive le Cameroun.
Je vous remercie.
