Suite à un décret présidentiel, le Président sortant de la Ccima, Christophe Eken a été reconduit à la tête de l’institution
Le président Paul Biya avait 30 jours à compter de la date de publication des résultats par la commission électorale, pour désigner le président de la Chambre de commerce, de l’industrie, des mines et de l’artisanat du Cameroun. Conformément à un décret signé ce 24 février 2012, le Chef de l’Etat a rempli son contrat, suivant les résultats de la récente élection du 17 janvier, résultats validés le 27 Janvier 2012 et qui consacrent la large victoire de Christophe Eken président sortant et unique candidat à sa succession. Avant cette étape, le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, président de la Commission électorale, avait entériné la victoire de la liste sortante. C’est donc l’aboutissement du processus électoral entamé à la mi-janvier. Il était question du renouvellement des 160 membres de l’assemblée plénière répartis en sections et sous-sections plus de 95 500 électeurs repartis dans des domaines de l’industrie, des mines, de l’artisanat et des prestations de service y ont pris part. Ainsi, 94,1% de ces structures sont des Petites et moyennes entreprises (PME) et 5,9% des grandes entreprises. Selon le décret 2001/381 du 27 novembre 2001 fixant les conditions d’élection des membres de la Ccima, le vote a eu lieu de façon concomitante sur toute l’étendue du territoire, 122 bureaux de vote avait été retenus par la Commission électorale, et le ministre de la Justice saisi par la Ccima pour désigner les présidents des bureaux de vote, tous des magistrats.
Scrutin contesté
Lors du vote les organisateurs avait constaté un faible taux de participation, dû à une absence de campagne réelle de sensibilisation et de mobilisation des électeurs. La campagne menée pour mobiliser les électeurs n’étant pas dissociée de la campagne proprement dite des candidats avait créé le doute dans les esprits. L’autre argument avancé pour justifier cette situation était l’existence d’une liste unique qui a suscité un déficit d’émulation parmi les opérateurs économiques. Certaines irrégularités importantes avaient émaillé ce scrutin, les plus décriées concernaient les listes d’électeurs fournies par la Direction générale des impôts pour lesquelles des Sous-préfets associés à l’organisation de cette élection avaient eu des difficultés à retrouver les noms des centaines de contribuables assujettis à l’impôt libératoire, une classe d’électeurs pourtant majoritaire dans les différents marchés. Des confusions avaient aussi été notées dans la répartition de plusieurs bureaux de vote
Contexte conflictuel
La reconduction de Christophe Eken intervient dans un contexte lourd, suite au préavis de grève lancé en date du 23 décembre 2011, par la fédération nationale des syndicats du commerce et services du Cameroun qui dénoncait la violation des principes démocratiques et des droits humains à la Ccima. Le ministre des Mines, de l’Industrie du Développement technologique et celui du travail et de la sécurité sociale avaient à ce sujet rencontré le 16 janvier 2012 les responsables syndicaux en présence du secrétaire général de la Ccima. A l’issue de la séance de travail le gouvernement s’est même engagé à ordonner sans délai un audit financier, des ressources humaines et des textes de la Ccima. En attendant l’aboutissement de cette démarche la Ccima poursuit normalement ses activités, Christophe Eken en est à son 2e mandat à la tête de la structure. Lui qui y est arrivé en 2007 devra désormais mener la barque jusqu’en 2015.
