Centrafrique: Amplification de la controverse électorale

La grande opposition s'est déclarée non partante, un troisième candidat est apparu, les observateurs craignent des dérives post électorales La…

La grande opposition s’est déclarée non partante, un troisième candidat est apparu, les observateurs craignent des dérives post électorales

La grande opposition non partante
L’opposition et les rebelles centrafricains ayant signé les accords de paix ne participeront ni à la présidentielle, ni aux législatives en Centrafrique si la date du 16 mai est maintenue, a annoncé mercredi 07 Avril dernier, le porte-parole du Collectif des forces du changement, la plus grande coalition de l’opposition en république centrafricaine. Si la date du 16 mai est maintenue, le Collectif ne participera pas aux élections. Aucun dossier ne sera déposé ni pour la présidentielle, ni pour les législatives, avait affirmé Me Nicolas Tiangaye, porte-parole du Collectif. Un avertissement qui semble avoir été respecté. Le collectif regroupe à la fois la principale coalition d’opposition l’Union des forces vives de la nation (UFVN), les «autres Partis» (coalition de partis d’opposition non-membres de l’UFVN), et les mouvements politico-militaires ayant intégré le processus de paix. Jusqu’à ce lundi 12 avril, seulement deux candidatures ont été enregistrées. Celle de l’actuel président François Bozizé et celle de son prédécesseur Ange Félix Patassé.

L’étrange duel Patassé contre Bozizé
A la grande surprise, Joseph Binguimalé, le président de la commission électorale, contacté par RFI, aurait affirmé qu’un troisième dossier avait été déposé et qu’il était en cours de vérification. Les observateurs trouvent en cela une tentative pour le régime de donner plus de crédibilité au processus électoral. Selon eux, si un troisième candidat s’est déclaré, la Commission électorale n’avait pas intérêt à cacher son identité. De nombreuses analyses sont unanimes à dire que dans les circonstances actuelles, les vrais adversaires seront l’ex président Patassé et l’actuel Bozizé.

Une affiche insolite et même atypique en Afrique. Ange Félix Patassé avait été chassé du pouvoir par François Bozizé par un coup de force. Il y a quelques années, il est revenu de l’exil avec l’ambition de prendre le pouvoir. Pour les observateurs, Bozizé part favori, car Patassé est très désavoué par de nombreuses factions politiques de son pays. Le troisième candidat risque de faire figure de transparence.

Désaccords et troubles envisagés
Les élections, prévues le 25 avril, ont été reportées au 16 mai, selon un décret présidentiel début mars. L’opposition, le comité de pilotage et les bailleurs de fonds de l’élection étaient favorables à une date plus éloignée dans le temps. Légalement, c’est la Commission électorale indépendante (CEI) qui avait proposé au président la date du 16 mai. Derrière, l’on verrait la main invisible de la France et des Nations unies. Le président François Bozizé avait indiqué qu’on ne pouvait dépasser le délai constitutionnel du 11 juin. Pour le collectif qui sollicitait un renvoi plus lointain, le processus électoral au stade actuel n’est ni crédible, ni transparent, ni consensuel. Me Henri Pouzère, le coordonnateur de l’UFVN qui regroupe plusieurs mouvements, avait déjà indiqué que la date des élections devait être fixée au-delà des délais constitutionnels parce que toutes les conditions ne sont pas réunies au plan sécuritaire, au niveau du recensement ou de la révision de la liste électorale. Cette volte-face de l’opposition fait craindre la résurgence de grosses perturbations que le fragile processus de paix encore en construction n’est pas encore parvenu à renforcer.

La Centrafrique
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