Martin Ziguélé et Gros Raymond Nakombo ont décidé de bafouer le calendrier de la CEI
Refusant de reconnaître la légalité du nouveau calendrier, l’ancien Premier ministre (entre 2001 et 2003) Martin Ziguélé, qui était arrivé au second tour en 2005 n’a pas voulu respecter le nouveau calendrier des élections de la CEI. Il a délibérément choisi de déposer sa candidature ce mardi 9 novembre au lendemain de la date officielle. conformément aux délais initialement prévus a-t-il précisé. En réalité, Martin Ziguélé, le chef de file du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) refuse la validité de ce calendrier. Ce n’est pas que je refuse de me présenter, ou de faire enregistrer ma candidature, mais ce délai m’est étranger parce qu’il est illégal, a-t-il expliqué. En plus de son dossier de candidature à la présidentielle de 2011, il a également déposé ceux de 103 députés de son parti pour les législatives. Ce dépôt de candidature pose problème car exécuté hors délai selon le porte-parole du gouvernement. Martin Ziguélé se justifie en faisant référence à une information reçue du président de la CEI selon laquelle le délai de dépôt de candidatures allait être prolongé de quatre jours et qu’une annonce officielle allait être faite sous forme de communiqué radiodiffusée. Selon lui, ce geste est l’expression de sa volonté d’aller aux élections dans le respect de la loi. Toutefois, une correspondance du Président de la CEI adressée au gouvernement a été évoquée. Dans ce document publié ce mercredi 10 novembre par plusieurs quotidiens à Bangui, le Pasteur Joseph Binguimalé demande au gouvernement, via le ministre de l’administration du territoire, de lui conseiller la conduite à tenir au sujet du dépôt de la candidature, au lendemain de la clôture officielle, de Martin Ziguélé et des candidats de son parti à la députation. Les réactions ne se sont pas fait attendre.
Pour Fidèle Gouandjika, ministre de l’agriculture et porte parole du gouvernement, cette nouvelle a surpris l’exécutif. Il ne comprend pas que Martin ZIGUELE se base sur des rumeurs pour agir de la sorte. Rigobert VONDO, Rapporteur et porte-parole de la CEI qualifie l’acte de Martin Ziguélé de « sans fondement ». La Commission Electorale Indépendante a quant à elle déclaré qu’elle ne peut techniquement pas accepter cette candidature déposée en retard. De ce fait, seule une décision politique pourra intervenir pour valider la candidature de Martin Ziguélé et la liste du MLPC. Pourtant la polémique est loin de s’arrêter avec le cas de Emile Gros Raymond Nakombo, qui vient d’être investi par le RDC, le parti de feu du général André Kolingba. Il compte déposer son dossier, ce qui sera fait avec retard vu les dates. En plus du calendrier, le collectif des forces du changement conteste aussi la légalité du découpage électoral et la coalition a déposé le recours devant le conseil d’Etat.
Concernant les autres opposants, Justin Innocent Wilité, du Congrès centrafricain de la Renaissance, un parti en phase de création, Cleophas Azouroute, membre du KNK le parti du général Bozizé et représentant des jeunes diplômés sans emploi, et Kouet Fodé, un opérateur économique indépendant, ils ont respecté le calendrier politique du pays en déposant leurs candidatures dans les délais reconnus par la CEI. Ainsi, Dans un autre communiqué publié à la clôture effective de l’enregistrement des candidatures, la CEI a présenté une liste de six candidats inscrits pour les élections présidentielles. Il s’agit du Général François Bozizé Yangouvonda, président sortant, l’ex-président Ange-Félix Patassé, Maître Jean-Jacques Démafouth, ancien ministre de la Défense et leader l’APRD (Armée populaire pour la restauration de la démocratie), de Joseph Cléopas Azoroute, Justin Innocent Wilité du Congrès centrafricain de la Renaissance et Lambert Koué Fodé. Si l’affiche ne change pas avec l’acceptation des nouvelles candidatures et si la date des élections est maintenue, trois principaux candidats seront en lice le 23 janvier prochain pour la présidentielle centrafricaine : L’actuel chef de l’Etat, le général Francois Bozizé, celui qu’il a renversé le 15 mars 2003, Ange-Félix Patassé, ainsi que l’ancien ministre de la Défense, Jean-Jacques Demafouth, qui est aujourd’hui le chef de file des ex-rebelles de l’APRD. C’est la suite du processus de paix que nous avons engagé. Je représente une catégorie de nos compatriotes qui avaient choisi de s’exprimer par la voix des armes et que j’ai convaincu de revenir sur la voie de la démocratie a-t-il déclaré.
