Centrafrique: L’heure est à la finalisation des listes électorales et la distribution des cartes d’électeurs

Après le recensement électoral, l'opposition menace de boycotter les élections présidentielles de janvier 2011 En Centrafrique, le recensement électoral a…

Après le recensement électoral, l’opposition menace de boycotter les élections présidentielles de janvier 2011

En Centrafrique, le recensement électoral a pris fin jeudi 21 octobre dernier. Lancé officiellement le 22 septembre, en vue des élections présidentielles et législatives du 23 janvier 2011. De l’avis général, cette opération de recensement n’aura pas été un franc succès. Est-ce dû au ras-le-bol de certains citoyens qui ne croient pas que ce scrutin changera quoi que ce soit de leur avenir? Est-ce dû à des problèmes d’organisation ou à la mauvaise volonté de certains chefs de village ? Toujours est-il que l’engouement n’était pas au rendez-vous. Le président de la Commission électorale, le pasteur Joseph Binguimalé, le reconnaît: La sensibilisation n’a pas été bien menée et les partis politiques ne se sont pas assez impliqués, explique-t-il. Le patron de la CEI note cependant qu’il y eu un peu plus de monde ces derniers jours dans les centres de recensement de Bangui.

L’opposition centrafricaine s’achemine-t-elle vers un boycott des élections présidentielles et législatives de janvier 2011 ? Dans un communiqué, publié mardi 26 octobre 2010, le Collectif des forces du changement qui regroupe tous les partis d’opposition ainsi que les ex-rebelles, demande la démission du président de la commission électorale le pasteur Binguimalé. La veille, le président François Bozizé déclarait sur RFI que les élections auront bien lieu, que l’opposition le veuille ou non, le 23 janvier prochain. Pour l’opposition centrafricaine, le processus électoral tel qu’il est mené aujourd’hui, va droit dans le mur. Le président François Bozizé a refusé de faire un nouveau découpage électoral. Cela crée un vide juridique explique le Collectif des forces du changement. Pour éviter un nouveau report des élections, le président Bozizé a décidé d’instaurer le vote manuel. C’est inacceptable pour l’opposition.

Les prochaines étapes sont le dépôt des candidatures, la finalisation des listes électorales et la distribution des cartes d’électeurs. Un nouveau casse-tête en perspective puisque un peu plus de 2 millions de cartes d’électeurs ont déjà été distribuées en lieu et place du récépissé d’inscription. A cause d’une pénurie de ces documents, la CEI a en effet décidé de délivrer à tous ceux qui se faisaient inscrire une carte d’électeur en guise de preuve de l’inscription. Deux types différents de cartes ont même été utilisés. Ce qui fait dire à Guy Samuel Samzun, l’ambassadeur de l’Union européenne à Bangui: Si les experts de la CEI ne trouvent pas de solution technique appropriée, on met la crédibilité des élections en danger. Le pays est confronté à des attaques de groupes rebelles mais François Bozizé refuse toute idée de report, dans un entretien à RFI diffusé mardi 26 octobre. Vous croyez que notre insécurité dépasse celle de l’Afghanistan? Au Congo démocratique (République démocratique du Congo, RDC), il y a eu insécurité et les élections se sont déroulées normalement, a affirmé M. Bozizé, interrogé par Radio France Internationale en marge du sommet sur la Francophonie tenu à Montreux (Suisse).

Il lui avait été demandé si les élections fixées au 23 janvier 2011 (avec le second tour au 20 mars) pourraient se tenir à échéance dans le contexte d’insécurité dans son pays, demeurant en proie à des attaques de mouvements rebelles centrafricains en dépit d’un processus de désarmement en cours depuis 2009 ainsi qu’à des exactions de la rébellion ougandaise de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA). Nous avons connu ce phénomène d’insécurité en 2005 (année de la dernière présidentielle, NDLR), tout s’est déroulé normalement, a ajouté M. Bozizé, arrivé au pouvoir en 2003 par un coup d’Etat, élu deux ans plus tard et candidat à sa succession.

République centrafricaine
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