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Ces footballeurs métis qu’on aime tant

Une fantastique leçon de patriotisme, de Tokoto à Matip Depuis plusieurs décennies, notre équipe nationale a toujours bénéficié de l'apport…

Une fantastique leçon de patriotisme, de Tokoto à Matip

Depuis plusieurs décennies, notre équipe nationale a toujours bénéficié de l’apport inestimable de nombre de ses fils qui ont une double identité, qui ont un sang mêlé. Profitons pour mentionner que d’une certaine façon, Joseph Désiré Job pourrait être considéré comme métis puisqu’il est franco-camerounais mais, pour les fins de ce papier, nous considérerons comme métis une personne ayant un parent non-camerounais. Il nous semble que cette année, 20 ans après notre quart de finale à la coupe du monde d’Italie 90, la cuvée de métis qui prétendent à l’équipe nationale A du Cameroun est à la fois dense et prometteuse. Non seulement ils sont jeunes, Joël Matip a 18 ans, Choupo Moting et David Ngog ont 21 ans et Assou Ékotto en a 26, mais ils sont aussi des joueurs importants dans le dispositif de leur club. Il en existe certainement d’autres qu’il faut détecter afin de bonifier chaque jour le potentiel des Lions. Ces oiseaux providentiels de notre équipe nationale doivent cesser d’être des exceptions, un véritable travail de formation et de détection doit être mis en place afin de rationnaliser l’intégration des joueurs camerounais de la diaspora. Rappelons ici par exemple que le club de Joël Matip, SCHALKE 04, tutoie le Bayern de Munich en tête du championnat. Le club munichois ne devant sa position actuelle qu’à son goal average.

Pourquoi nous les aimons tant?
En plus de leur talent, ces footballeurs métis font notre fierté et sont l’objet de notre passion pour deux raisons essentielles: ils nous (Cameroun) aiment et ils s’imposent comme de vrais lions. Sans vouloir nous ériger en donneur de leçons, d’ailleurs nous n’avons pas qualité, permettez-nous de dire que leur patriotisme pourrait servir de modèle. Sans jeter la pierre aux autres qui hésitent, l’encadrement (administratif et technique) des Lions devrait mettre en place des stratégies adéquates afin de les amener dans la tanière des Lions. Car aucune fille et aucun fils du Cameroun ne sera de trop dans le chantier de la construction de l’image de marque du Cameroun.

Nous aimons qu’ils nous aiment
Il vient toujours le temps pour nos métis de footballeurs de choisir entre la nationalité camerounaise et une autre nationalité. L’on assiste alors à un véritable numéro de charme. Telle une opération de grande séduction, chaque partie sort son arsenal! Devons-nous rappeler que très souvent, il est rapporté dans la presse que le Cameroun, et ce par les autorités du plus haut niveau, est impliqué dans la «séduction»? En effet, le Ministre des Sports est souvent sollicité pour les discussions en amont avec le «séduit». Camfoot.com pronostiquait très récemment encore une bataille très ardue entre la FÉCAFOOT et la DFB (fédération allemande de Football) pour la conquête de Maxime Choupo Moting.

Quand ils nous disent: «oui, je le veux», quand ils se décident à consacrer tout leur talent pour le vert-rouge-jaune, nous les aimons! Nous aimons l’idée qu’ils refusent l’argent et le confort (potentiels) des grands pays comme l’Allemagne ou la France pour nous, pour le Cameroun. C’est une preuve d’amour d’une intensité sans pareille car ils savent pertinemment que c’est pour le meilleur et pour le pire qu’ils épousent la célèbre tunique qui porte fièrement la crinière d’un LION INDOMPTABLE. Puisse leur oui de cette année jubilaire prendre une signification particulière, c’est-à-dire que nous devenions enfin maîtres chez nous, maîtres de notre destin. C’est cela le nouveau leadership dont les Camerounaises et les Camerounais ont besoin. Vous êtes jeunes, vous êtes une nouvelle vision du Cameroun, vous êtes en cette année jubilaire un nouveau projet: Le présent et l’avenir (métissage). La synthèse qui ne se contente pas du système actuel dans les Lions.

Soyez certain, cette idylle avec le pays de vos ancêtres ne sera pas un long fleuve tranquille, votre vie en club et vos vies ne le sont non plus! Mais armez-vous de patience, il en est ainsi de toute union.La femme, nous voulons dire la nation camerounaise avec laquelle vous convolez en noces est une vieille fille (plus de 50), à cause de son âge, elle a pris du pli. Ce ne sont pas des racontars, croyez-nous. Elle a des m urs différentes des vôtres. Par vos touches de balles personnelles, votre style alléchant, votre leadership, votre vision, apportez du vôtre pour la réussite de cette union. Mais sans vous aliénez, soyez vous-mêmes dans cette relation présente et futur. Gardez votre indépendance d’esprit.

Nous aimons qu’ils aiment nos pères fondateurs
Même une rapide analyse de plusieurs éléments fondamentaux (hymne et devise) de notre nation démontre à suffisance comment plusieurs de ceux qui pourraient faire partie de nos founding fathers ont voulu que nous soyons d’irréductibles patriotes. Lorsqu’ils disent «oui» à l’équipe nationale du Cameroun, ipso facto, ils apportent leur pièce à l’ uvre des founding fathers
1. Extrait de notre hymne national : Tu es notre seul et vrai bonheur
2. Devise:Paix Travail Patrie
Nous pensons donc pouvoir affirmer sans nous tromper que toutes les Camerounaises et tous les Camerounais du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest en passant par le Centre sont particulièrement émus quand ils voient comment s’était comporté Jean Pierre Tokoto en 1982. Avant la Coupe du Monde de Football en Espagne (1982) par patriotisme, Jean Pierre Tokoto demande à son club de le libérer. Mais les dirigeants de son club refusent. Jean Pierre Tokoto et son club se mettent d’accord et rompent le contrat. Jean Pierre Tokoto rejoint l’équipe nationale en préparation en Allemagne. Quelle belle leçon de patriotisme!

Serge Tchaha
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Beaucoup de Camerounaises et de Camerounais ont certainement aimé les propos d’Assou Ékotto quand il affirme sur Camfoot.com, dans une entrevue accordée à Guy Nsigué que : mon pays c’est mon pays. La fierté que j’ai d’être Camerounais est énorme et vient du fond de mon c ur. Je suis conscient que je ne sais pas grand-chose des us et coutume du Cameroun parce que je n’ai pas grandi ici. Mon père était un Camerounais très fier et il nous a transmis cette fierté. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas hésité à venir défendre les couleurs de ce pays où j’ai mes racines. Être camerounais n’est pas une question de géographie. C’est un état d’esprit et des valeurs. Je suis bien plus qu’un simple footballeur camerounais, je suis un citoyen camerounais. Ces propos lumineux témoignent d’une fierté d’être camerounais qui est surprenante pour quelqu’un qui n’y a passé la majeure partie de sa vie. Assou-Ékotto par ce propos souligne la grandeur que les uns et les autres devraient accorder à ce pays de 475 000 km2 situé au c ur de l’Afrique. Le même amour est donné à Joël Matip quand il dit, toujours sur Camfoot.com et cette fois-ci, face à Stephen Sunou, que : je suis très ravi de pouvoir jouer avec des stars comme Samuel Eto’o Fils. Je suis heureux et fier de jouer pour le Cameroun. Ce jeune homme, qui ne parle ni français, ni anglais, qui ne connait pas bien le Cameroun désire tout de même mouiller le maillot pour le pays de Milla, Mboma et Éto’o. Au-delà de ce patriotisme évident, cela confirme le rang mondial enviable que nous avons su acquérir décennie après décennie.

Ce qu’il faut retenir de leur comportement?
Nos métis de footballeurs nous rappellent combien notre pays est un grand pays. Rendez-vous compte, ils l’aiment et sont prêts à la servir sans y avoir longuement vécu comme vous et moi. Ils nous obligent à nous remettre en question et à nous demander si nous savons la chance que nous avons de faire partie de ce pays si particulier. C’est une belle invite à la méditation car il est à prétendre que si chacun d’entre nous, tant les gouvernants que les administrés, y consacrait un peu de temps, notre relation au Cameroun et aux camerounais serait meilleure.
Alors un seul mot: Aimons!

Aimons le Cameroun comme nos métis de footballeurs.
Aimons le Cameroun comme nos métis de footballeurs parce qu’il est simplement le Cameroun, pays de nos ancêtres, patrie de nos descendants. Aimons le Cameroun comme nos métisses de footballeurs, pays qu’ils désirent faire gagner parmi tous les pays au monde. Aimons le Cameroun comme nos métis de footballeurs, pays dont nous avons une haute idée et dans lequel nous fondons tous nos espoirs.
@insi soit-il et @insi puisse-t-il être. @men.@llélulia.
@vec nos meilleurs sentiments p@triotiques inspirés par notre pays.


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