Antoine Bikoro Alo’o est resté prisonnier dans son bureau pendant près de 10 heures le 3 octobre dernier.
La tension était vive vendredi dernier, 03 octobre, au siège du Chantier Naval et Industriel du Cameroun (Cnic) à Douala. Il est environ 19 heures et une foule d’employés temporaires de cette société spécialisée dans la réparation des plates formes sont regroupés devant l’entrée principale de la société, où ils manifestent leur ras-le-bol. « Nous réclamons trois mois d’arriérés de salaire et des conditions de travail meilleures », soutient l’air plutôt calme un employé. Afin que leur voix se fasse entendre, ils ont séquestré Antoine Bikoro Alo’o, le directeur général du Cnic, dans son bureau. Les raisons de cet acte sont, d’après ces employés, simples.
C’est depuis vendredi 26 septembre dernier que les 549 ouvriers temporaires du Chantier Naval et Industriel du Cameroun devaient passer à la caisse.
Ce qui n’a pas été le cas. Promesse leur a alors été faite par le Dg d’une régularisation le vendredi, 03 octobre. Au jour prévu, au lieu de recevoir leur salaire comme promis, ils ont plutôt reçu, selon ces employés, des insultes à profusion de la part du Dg. « Nous sommes allés le voir vers midi. Il nous a simplement dit que si nous faisons la grève, nous serons remplacés car il y a de nombreuses personnes au chômage qui aimeraient être à notre place », déclare, courroucé, un autre employé temporaire qui n’a pas voulu décliner son identité. Contrairement à ces derniers qui représentent plus de 50% de l’effectif de l’entreprise, les employés permanents eux, ont reçu leur salaire le 26 septembre.
Aux exigences portant sur le paiement des arriérés de salaire et l’amélioration des conditions de travail, se greffent une multitude de revendications que les employés voudraient voir régler.
Ces employés temporaires réclament entre autres le paiement des 1/16 de leur salaire (c’est une prime qui représente le seizième de leur salaire et qui doit leur être versé soit après six mois, soit après un an, Ndlr) allant du mois de janvier à celui de juin. Ils réclament la hausse de leur salaire ainsi que la restitution de l’eau minérale qu’on leur a supprimée. Parmi ces employés, ceux qui ont plus de sept ans de service et qui sont toujours temporaires aimeraient désormais être considérés comme des permanents. Après sept heures de travail par jour, les soudeurs homologués du chantier naval perçoivent 6.300 Fcfa soit 900 FCfa par heure. » La réorganisation de notre statut devra nous donner un profil de carrière « , soulignent plusieurs grévistes.
Cette situation qui était très surchauffée s’est un peu calmée avec l’arrivée de Pascal Mbozo’o, sous préfet de Douala 1er et des éléments du Groupement mobile d’Intervention (Gmi). Après plusieurs heures de négociation, ce n’est qu’aux environs de 03 heures du matin qu’Antoine Bikoro a été libéré après que le sous préfet a promis aux employés que les salaires leur seront versés. Les 549 employés temporaires du Chantier naval ont finalement perçu leur rémunération samedi dernier.
