OpinionsNon classé, Opinions, Tribune




Combattre toutes les formes de barbaries

Par Michel Lobé Etamé, journaliste La France est en deuil et Paris pleure ses morts. Des gerbes de fleurs et…

Par Michel Lobé Etamé, journaliste

La France est en deuil et Paris pleure ses morts. Des gerbes de fleurs et des bougies témoignent un peu partout de la solidarité des anonymes. Dans ces concerts de recueillement, la douleur unit les femmes, les enfants et les hommes sans distinction. Nous sortons à peine du triste épisode « Charlie hebdo » qui a marqué la conscience collective et nous voilà plongés dans un bain de sang : une véritable boucherie humaine. Ces deux attentats ont un lien commun : ils sont l’ uvre des terroristes décidés, aveuglés, convaincus et suicidaires.

Les réactions sont spontanées. Il faut croire que la douleur subite pousse l’être humain à des positionnements extrémistes. La souffrance doit être contenue et souder les peuples face à la barbarie. Elle doit conduire à la réflexion. Seuls les fous font l’éloge du terrorisme qui gangrène le monde. Notre action appelle à des mesures dissuasives, coordonnées, moralistes afin de véhiculer les valeurs de la république.

Mais la paix ne peut se négocier à coup de canons. « Les peuples civilisés », puis que c’est ainsi que nous nous reconnaissons, ont le devoir de dialoguer, de trouver des compromis, des solutions, d’éduquer les populations afin de vivre ensemble. Aucun massacre ne peut se justifier.

A chaud, certains esprits réactionnaires trouvent dans cette mare de sang une occasion propice pour crier vengeance. Nous pouvons les comprendre même si nous ne partageons pas leur point de vue. L’escalade de violence va se poursuivre. Mais il existe d’autres voies. Pour vivre en paix, il faut un consensus global entre les continents.

La paix est une valeur universelle qu’on ne peut négocier. Elle est fragile et volatile. Les guerres essaimées hors de l’Occident, au nom de la démocratie, jettent dans la rue les populations hébétées. Un sentiment de frustration et de révolte s’installe un peu partout. Les politiques, ces fervents jongleurs et équilibristes à la fois ont des illères. Ils occultent la vérité. Aucune guerre ne se justifie. Les valeurs morales universelles nous commandent à nous aimer, à nous respecter et à uvrer ensemble pour la paix.

L’Europe est aujourd’hui « envahie » par des réfugiés et des migrants. Dans les deux cas, la famine ou l’insécurité l’emporte toujours et pousse vers l’exil les forces vives qui devraient bâtir les pays en guerre ou en somnolence. La racine du mal a été décelée : la guerre. Une guerre absurde qui tue sans distinction.

Mettre fin à l’escalade de violence
Le monde se construit en période de paix. Il se détruit, et l’histoire des civilisations le prouve, en période de guerre. Les guerres en cours n’apporteront pas de solutions à l’instabilité mondiale où le chômage, la maladie, l’insécurité et la peur s’installent durablement. Le monde dispose de ressources inestimables pour nourrir ses enfants. Mais un groupe de financiers et de politiciens mal éclairés improvisent des guerres hors de leurs frontières. Cette stratégie leur est bénéfique à court terme. Mais elle engendre des exodes, des migrations, des morts gratuites et des pénuries.

Le crime profite aux illuminés qui, à leur tour, terrorisent les populations. Nous créons des monstres incontrôlables qui agissent au nom de la religion. Un amalgame s’installe et crée une confusion entre les « bons et les moins bons ».

Un devoir universel s’impose à tous : combattre toutes les formes de barbaries. Mais pour y parvenir, il ne suffit pas de larguer les bombes sur des populations désemparées ou de décapiter de pauvres innocents comme le font Daech, Boko Haram et les Shebab.

Le mensonge et le souci de marquer l’histoire poussent les dirigeants du monde à des actions d’envergures condamnées à échouer. La barbarie, dans ses formes les plus sournoises n’est pas seulement matérialisée par le terrorisme. Elle revêt des formes perverses. Elle se réfugie sous un manteau économique, financier, religieux, ethnique, militaire, discriminatoire. Elle alimente la corruption, l’injustice, les guerres, les déportations, l’esclavage, les génocides. Dans sa forme moderne, elle devient une dictature qui étouffe les peuples.

La paix ne viendra qu’avec un peu plus de justice dans un monde où la loi des forts transgresse la morale, l’éthique et la bienséance. C’est pourquoi nous sommes aussi convaincus que la barbarie, quel que soient ses formes, ne peut triompher.

Michel Lobé Etamé.
Journalducameroun.com)/n