par Organisations de la Société Civile représentées par Coalition 15%
Nous voulons une taxe obligatoire santé de 0.3% sur toutes les recettes de l’Etat pour financer la couverture sanitaire universelle.
Dans la circulaire relative à la préparation du budget 2015, le président de la république son Excellence Paul Biya, en août dernier, annonçait des changements majeurs dans les régimes fiscaux notamment en précisant que « l’optimisation de notre système fiscal devra être poursuivie à travers notamment l’élargissement de l’assiette fiscale, la sécurisation des recettes et la simplification des procédures d’imposition. Cette réforme, après la refonte des régimes d’imposition devra constituer un des leviers de la politique de relance économique ». A l’aube de l’ouverture de la session budgétaire 2014-2015, Nous appelons le Gouvernement et les parlementaires à intégrer l’adoption d’une taxe obligatoire santé de 0.3% sur toutes les recettes externes et internes, comme composante fondamentale de cette reforme fiscale.
En effet, le Cameroun reste toujours en situation d’Epidémie généralisée pour les pandémies telles que le VIH, la Tuberculose, le Paludisme, les Hépatites etc. Avec jusqu’ici moins de 14 dollars, soit 7 324,8 de FCFA par habitant et par an, la dépense de santé au Cameroun reste largement inférieure au niveau recommandé au niveau international pour atteindre les OMD, soit 34 dollars par habitant et par an. Le financement de l’État pour la santé est faible et n’a que très peu augmenté depuis 2000 malgré l’adoption de la Déclaration d’Abuja où le Cameroun s’est engagé à allouer chaque année, au moins 15% de son budget à la santé. Cette année 2014, au moins 85% des formations sanitaires de prise en charge du VIH ont connu au moins cinq fois des ruptures de médicaments.
Malgré les appuis externes multiformes, la vétusté des plateaux techniques dans pratiquement 85% des formatons sanitaires, y compris celles des grands centres urbains, tels que Yaoundé et Douala ne fait plus l’objet de débat. Sur un autre plan, les iniquités et des disparités géographiques et financières dans l’accès aux soins persistent. Dans une étude récente, il a été noté que moins de la moitié des formations sanitaires (publics et privés) dans le Nord-Ouest, Sud-ouest et de l’Est avait de l’eau et du savon pour laver les mains.
Une sur cinq formations sanitaires n’a pas de boîtes sécurisées pour jeter les objets tranchants déjà utilisés, et deux sur trois n’avait pas d’instructions pour la décontamination affiché. Jusqu’ici, le poids du financement de la santé est largement supporté par les ménages. Les dépenses privées représentaient 70,4% des dépenses totales de santé (dont 94,5% sous forme de paiements directs), 13,2% des financements sont assurés par des ressources externes et les ressources publiques prenaient en charge moins de 16,4% des dépenses totales de santé.
Aucun pays n’a pu progresser sensiblement vers la croissance socio-économique, en s’appuyant sur le paiement direct des services ou les cotisations facultatives à un régime ‘assurance. Le paiement direct est la façon la plus régressive de financer le système de santé car il fait supporter la charge financière aux malades et aux pauvres c’est pourquoi nous demandons à:
.Monsieur Philémon Yang et son gouvernement d’abandonner les dépenses directes au profit des sources de financement obligatoires et du pré-paiement en éliminant considérablement le recours aux payements directs et en étendant le paiement anticipé à travers un régime de couverture maladie universelle financée entièrement à travers la taxe obligatoire santé de 0.3% que nous proposons.
.Aux Honorables Marcel Niat Njifenji et Cavayé Yégué Dibril et leurs Camarades sénateurs et Parlementaires, de ne pas accepter comme par le passé, le vote d’un budget qui ne permet pas toujours au Cameroun de réduire la mortalité et la morbidité des pandémies au sein de nos populations.
Lorsqu’une forte proportion de la population n’a pas d’emploi salarié régulier, il faut recourir davantage aux recettes du budget général, qui proviennent principalement d’impôts indirects (par exemple taxe sur la valeur ajoutée) qui peuvent être progressifs et sont une ressources importantes et non exploitée au Cameroun ; il faut surtout élargir les volants budgétaires pour accroitre les dépenses publiques consacrées à la santé. Pour assurer l’équité vers la Couverture Sanitaire Universelle, il faudra accroitre les dépenses publiques consacrées à la santé en donnant la priorité à la santé dans le budget national, en relevant le niveau global des recettes par le biais de mécanismes progressifs et des dépenses publiques.
Consulter le dossier de presse de la campagne 15% Santé;
Lire la lettre envoyée au Premier ministre.

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