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Communiqué: Rationnaliser le mouvement des consomateurs

C'est le principale message que veut faire passer trois associations de défense de consomateurs au Cameroun Comme tous les pays…

C’est le principale message que veut faire passer trois associations de défense de consomateurs au Cameroun

Comme tous les pays du monde, le Cameroun célèbre ce Jeudi 15 Mars 2012, la Journée mondiale des droits du consommateur (JMDC). De même que lors des 02 dernières éditions, le thème général retenu cette année par Consumers International (Organisation Internationale des Consommateurs) est : «Notre argent, nos droits / CI lutte pour un vrai choix dans les services financiers». Ayant traité de long en large cette thématique globale durant les 02 dernières années, le RACE, l’ARVUD et la CNACOC ont décidé de saisir l’occasion de cette journée singulière pour relancer le débat sur l’évolution récente du statut du consommateur au Cameroun et discuter de l’état du mouvement consumériste national, un an après l’adoption et la promulgation de la loi-cadre N°2011/012 du 06 Mai 2011 portant protection du consommateur.

En effet, le 06 Mai 2011, le Cameroun s’est enfin doté d’une loi exclusivement dédiée à la protection du consommateur. Nous rappelons que cette loi est l’aboutissement de plusieurs années de revendications et de plaidoyers menés par les associations de défense des droits des consommateurs. Elle comble un vide juridique qui a longtemps prévalu dans les relations entre les opérateurs économiques et les utilisateurs de biens et services. En la scrutant même de près, on constate du reste qu’en plus du statut juridique qu’il accorde individuellement au consommateur, cette loi donne une légitimité aux organisations représentant les intérêts collectifs des consommateurs, notamment l’article 22 qui reconnait explicitement leur rôle spécifique au sein de la société civile.

Toutefois, cette indéniable victoire des associations de consommateurs ne doit pas occulter la déconfiture perceptible du mouvement consommateur national. En fait, le foisonnement des associations de consommateurs n’est pas toujours synonyme de vitalité. Il peut même s’avérer un facteur d’inefficacité préjudiciable à la défense de la cause consumériste. Nous en voulons pour preuve, les enquêtes relayées par la presse nationale mettant en exergue des défaillances dans le fonctionnement de ces organisations : clientélisme et compromission avec les milieux d’affaires, mélange des genres dans l’expression des revendications des consommateurs. etc. sont autant de griefs portés, à tort ou à raison, à l’encontre des associations de consommateurs. La loi-cadre et tous les textes subséquents qui suivront, doivent tenir compte de cette réalité implacable et constituer un premier pas vers la nécessaire rationalisation du mouvement consommateur au Cameroun. Nous pensons qu’il est temps de donner un coup de pied dans la fourmilière consumériste dans notre pays.

Pour renforcer le consumérisme au Cameroun et le mettre véritablement au service des usagers, il est plus que jamais nécessaire de réduire le nombre d’associations de consommateurs. La pléthore et la faiblesse structurelle du mouvement consommateur national nuisent à la réputation de ces organisations et les exposent à toutes sortes de manipulations. Pour limiter cette dérive, il faut absolument engager un processus de reconnaissance formelle du rôle social des organisations de défense des droits des consommateurs, sur la base de la représentativité et de l’évaluation sans complaisance de leurs activités, notamment dans le cadre de la désignation des membres du futur Conseil national de la consommation (CNC), prévu par l’article 25 de la loi-cadre. En définitive, comme partout ailleurs dans le monde, pour s’assurer du respect de leurs droits et la sauvegarde de leurs intérêts économiques, les consommateurs Camerounais ont besoin d’un mouvement consommateur réellement représentatif, agissant et fort, auquel ils puissent se reconnaître.

Pour le RACE: Paul Gérémie Bikidik
Pour l’ARVUD: Dr Ebenezer Keneguep
Pour la CNACOC: Calvin Jepmou Nya


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