«Je suis entrain de sortir la musique camerounaise du ghetto»
Pourquoi avoir programmé et organisé un événement à la mémoire de Pierre Tchana?
Il est dommage que dans notre pays le Cameroun on oublie facilement les héros de la nation, ceux qui ont fait que le Cameroun d’hier soit le Cameroun d’aujourd’hui et devienne le Cameroun de demain. En France, il y a des rues qui portent les noms de grands personnages de l’histoire de France ; et parce que dans ce pays, on honore ses héros. Tchana Pierre c’est un grand, c’est une mémoire, il est une icône dans la musique et la culture camerounaise. On ne pourra jamais dire aux Camerounais que le monde de la musique ne connaît pas Tchana Pierre. J’aurais bien voulu faire plus. Figurez-vous que Messi Martin, qui est un grand homme de la culture de notre pays le Cameroun, mais personne ne possède des images de lui. Par contre, je suis le seul à avoir des images de lui lorsque je l’ai fait venir pour une prestation au Bataclan à Paris. Je voudrais que les Camerounais comprennent qu’il est temps de construire et non de faire de la gesticulation.
Comment se déroulent les préparatifs de ce spectacle avec les grands noms que sont Sam Fan Thomas, André Marie Tala et Petit Pays?
Je suis un professionnel des spectacles. Les Camerounais qui ont participé à mes spectacles savent que quand ils viennent, ils vivent des moments inoubliables, des moments historiques. Ils ont à faire à une organisation matérielle et logistique professionnelles. Je peux rassurer que ce spectacle sera à la hauteur de l’événement. Les gens pourront dire qu’ils ont vécu des moments inoubliables. De mémoire mes plateaux ont toujours rempli les attentes. Lorsque j’avais proposé les Blacks Styles à Paris, j’ai vu des gens comblés de bonheur parce qu’ils revivaient leurs années de jeunesse. Sam Fan Thomas est déjà là, André Marie Tala est là et Rabbi, Petit Pays est là. Car avec moi, les artistes sont obligés de respecter leurs engagements contractuels.
Y aura-t-il d’autres surprises en dehors de l’affiche?
Oui, il y en aura. Il faudrait juste effectuer le déplacement de La Plaine Saint-Denis. Les surprises rempliront les attentes.
Quelles sont les autres dates que vous proposez?
J’ai constaté que pendant que nous donnons de la valeur à nos spectacles, d’autres organisent des spectacles aux même dates. Notamment lorsque nous avons organisé le spectacle des Black Style l’année dernière. Malheureusement ou heureusement, le spectacle a été ce qu’il a été. Nous avons apporté du bonheur et des larmes aux spectateurs avec des musiciens et artistes, tels que Nkotti François.

Comment expliquez cette attitude de sortir des spectacles camerounais aux même dates?
Lorsque nous organisons les spectacles nous mettons les moyens techniques, administratifs et logistiques qui s’imposent, afin d’avoir un spectacle digne de ce nom. Ce que ne font pas les autres. Ceux qui vont prendre, toucher de l’argent dans les tontines et qui organisent des soi-disant spectacles. Ceux qui font cela, tuent la culture camerounaise. Ce n’est pas en faisant du play black à Moulin Basset que l’on va donner du cachet à la musique. Ceux qui passent leur temps à nous combattre et à apporter des problèmes ethniques dans l’organisation des spectacles ici à Paris auront des comptes à rendre à l’histoire. Quant à moi, je fais mon métier parce que je suis un professionnel, je n’ai pas d’autre métier que celui d’organiser des spectacles. Je ne suis pas dans la sécurité, je ne suis pas restaurateur, ni tenancier de bar. Il y a nuance. J’ai une licence d’entrepreneur de spectacle, et dirige une société reconnue par les autorités françaises comme structure légale du spectacle. C’est un métier réglementé en France et je le fais en temps que professionnel. Ceux qui s’amusent à vouloir faire de la concurrence. C’est leur problème.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur votre structure de production?
J’ai 35 ans de métiers et d’expérience. Ma structure de production a tourné avec les plus grands du showbiz. De Bob Marley, en passant par Jimmy Cliff, Peter Tosh, U-Roy, Kassav, à Roberto Torres, Johnny Pacheco, El Gran Combo, JB Mpiana, Zaiko Langa – Langa, Franco, Wenge Musica, sans oublier la crème Camerounaise, etc. La liste est longue. J’ai tourné avec tout ce monde. Au Etats-Unis, on connaît bien «Simon» (anglais) le Camerounais plus communément Simon l’Africain. Dans le milieu parisien, on connaît Simon. Allez parler des autres de Moulin Basset, de tartempion les gens vous rigolent au nez.
A quoi devraient d’attendre ceux qui feront le déplacement de la salle Pullman à La Plaine Saint-Denis?
Rires, une grande partie des artistes français se sont produits dans cette salle. Yannick Noah, et autres. Les chaines de télé y organisent régulièrement des shows. C’est une grande salle. Ceux qui feront le déplacement, comprendront que je suis entrain de sortir la musique camerounaise du ghetto. C’est un pas vers l’ouverture. Les camerounais qui aiment les bonnes choses seront satisfaits avec de belles tables, du bon son et de la belle musique, une superbe organisation. Par devoir pour la musique camerounaise et pour la mémoire de Tchana Pierre.
