Selon le CAPS, en Afrique de l’Ouest, les mesures de confinement saperont l’équilibre fragile de l’informel, économie de survie quotidienne essentielle au maintien du contrat social. En Afrique centrale, ‹‹ le choc pourrait précipiter la crise finale de la rente pétrolière au Cameroun, au Gabon et au Congo-Brazzaville (effondrement d’un prix du baril déjà en crise avec la demandé, aggravé par un ralentissement de la production, et risque d’accélération de la réflexion d’opérateurs pétroliers – Total au premier chef – de quitter ces pays), là aussi au cœur des équilibres sociaux ››.
Avant l’effondrement, ce groupe de réflexion du ministère des Affaires étrangères, chargé de mener des missions d’analyse de l’environnement international, suggère à la France de faire le choix de ses interlocuteurs. ‹‹ Face au discrédit des élites politiques, il convient de trouver d’autres interlocuteurs africains pour affronter cette crise aux conséquences politiques … Ils doivent donc d’ores et déjà constituer des interlocuteurs pour nos efforts de gestion de la crise en Afrique », coneille le Quai d’Orsay.
Comme interlicuteurs, le CAPS propose les autorités religieuses, les diasporas, les artistes populaires, les entrepreneurs économiques et des businessmen néo-libéraux. Ces derniers ‹‹ peuvent jouer un rôle s’ils décident d’engager leurs moyens ou de se poser en intermédiaires entre le système de gouvernance mondiale et l’Afrique, mais dans tous les cas, ils souligneront la faillite de l’Etat ››, conclut le CAPS.