Des mesures pour garantir la sécurité des chauffeurs ont été prises samedi, à Garoua-Boulaï, lors d’une concertation tenue en présence de tous les protagonistes centrafricains et camerounais
Le trafic a repris sur le corridor Douala-Bangui. Les chauffeurs camerounais ont résolu de mettre fin à la grève initiée depuis quelques semaines déjà. La décision a été prise au terme d’une concertation tenue samedi, 22 août 2015 à Garoua-Boulai, ville frontalière avec la RCA.
Tous les protagonistes ont pris part à cette réunion de crise, initiée par le Bureau de gestion du fret terrestre (BGFT). Notamment, le coordonnateur du Bureau de gestion du fret terrestre (BGFT), El Hadj Oumarou, représentant du gouvernement camerounais; le président du Syndicat national des chauffeurs professionnels des transports du Cameroun (Syncprotcam), Ibrahima Yaya. La Centrafrique était représentée par le directeur général des Transports de surface, Hilaire Sylvain Yabata; le directeur général du Bureau d’affrètement centrafricain, Parfait Biakite et le représentant du syndicat des transporteurs centrafricains. La Minusca qui joue un rôle dans la stabilisation en Centrafrique était également présente.
Au sortir de la rencontre présidée par le sous-préfet, Diyen Jam Laurence et maire de Garoua-Boulai, Yaffo Ndoe Esther, près de 450 camions immobilisés dans le parc-automobile de Garoua-Boulai depuis le 29 juillet dernier, date d’entrée en vigueur de la grève des transporteurs qui redoutaient l’insécurité sur le territoire centrafricain, ont été escortés sur le chemin de Bangui. Il en sera de même pour les autres camions bloqués dans les villes de l’Est et d’autres villes du Cameroun, a-t-on annoncé samedi.
La veille, vendredi 21 août 2015, le ministre centrafricain des Transports, Arnaud Djoubaye Abazene, a été reçu en audience à Yaoundé par le ministre camerounais des Transports, Robert Nkili. Ce dernier a demandé à la force des Nations Unies en Centrafrique (la Minusca) de remplir correctement son rôle de protection des biens et des personnes « conformément à l’article 7 de sa charte ». Au cours de cette audience, qui a duré près d’une heure, M. Djoubaye Abazene a assuré au Cameroun que des mesures sécuritaires ont été prises pour permettre aux routiers de se rendre à Bangui.
Mesures sécuritaires adoptées
Pour la sécurité des transporteurs, un renfort des casques bleus a été mis en place à la frontière, de Garoua-Boulai à Bangui. En plus des soldats bangladeshis déjà présents, un détachement des contingents camerounais, gabonais et congolais sera désormais effectif, et une base militaire renforcée entre Baboua et Bouar, zone la plus à risques pour les chauffeurs camerounais.
Il a également été décidé samedi de limiter à 60 le nombre de camions par convoi, au lieu de 120 comme auparavant. Tous ces véhicules devront être soumis au contrôle complet aussi bien à Douala que sur le chemin du retour de Bangui.
Il est désormais interdit aux chauffeurs de transporter des personnes. Et les patrons, propriétaires des camions, doivent dans trois mois au plus, immatriculer leurs employés à la CNPS, pour les chauffeurs camerounais, et à la CNSS, pour les Centrafricains.
