«Forêts et développement rural» (Foder) a mené, en 2014, une étude sur la question de l’intensité de la corruption dans le domaine forestier. Les résultats ont été présentés le 13 mars dernier
L’Organisation non gouvernementale «Forêts et développement rural» (Foder) a restitué, le 13 mars dernier à Yaoundé, les résultats d’une enquête menée l’année dernière sur l’intensité de la corruption dans le domaine forestier au Cameroun. L’étude, basée sur l’indice de perception de la corruption dans le domaine forestier, a permis à cette ONG d’attribuer la note de de 5,13 /10 au Cameroun.
De cette étude, il en ressort quatre principaux constats: l’amélioration de la note de la note de l’indice de perception de la corruption dans le secteur forestier, qui est passée de 1,31 en 2013 à 5,13 en 2014. Deuxièmement, grâce aux efforts déployés par le CLCC du MINFOF, les pratiques de corruption, à l’instar du racket, sont de plus en plus commises par les acteurs dépendants d’autres administrations, telles que la gendarmerie, et dans certaines mesures la Douane et la Police. Les experts ont également retenu, des acteurs du MINFOF interrogés sur le terrain, qu’une forte sensibilisation sur les activités de lutte contre la corruption leur a été faite. Et en fin lors de cette étude d’évaluation il a été noté une volonté de lutte contre la corruption par les acteurs de la société civile, les partenaires techniques et financiers.
Processus
C’est le 8 février 2011 que le Cameroun s’est doté d’une Stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC). Cette Stratégie, dans son articulation se compose de stratégies sectorielles et de stratégies de développement des piliers d’intégrité.
Parmi les Stratégies sectorielles, on retrouve celles du secteur forêt et environnement, applicables dans le domaine de la forêt et de la faune. Sa branche réservée à la Forêt et à la Faune a pour objectif de poser le diagnostic de la corruption dans ce domaine. C’est sur cette base que la SNLCC a mené, en 2012, une étude sur la perception de l’intensité de la corruption par les acteurs du domaine forestier. A la fin de l’étude elle décernera une note de 7,27 /10.
Suivant l’exemple de la SNLCC, le Foder va procéder, en 2013, en appliquant la même méthodologie que son prédécesseur, à la mise à jour de la note de l’intensité de la perception dans ledit secteur. La note obtenue sera de 6,44 /10, soit une amélioration de 0,83. Cependant l’étude va susciter moult interrogations, relevant la partialité de l’enquête. Tenant compte des critiques sur la méthodologie utilisée en 2013, Foder va mener une nouvelle étude en 2014.
Les résultats de cette dernière ont été présentés le 13 mars 2015 à Yaoundé lors d’une conférence de presse. Cette fois les experts sur le terrain disent avoir fait une évaluation méthodique de toutes les régions du pays. «Sauf le Grand Nord qui a été survolé», a précisé Dr Marius Talla, le consultant ayant conduit cette étude. Pour ce cas, ils ont dû travailler, entre autres, avec la cellule de lutte contre la corruption du ministère des Forêts et de la Faune, (CLCC), les agents forestiers sur le terrain, les magistrats, les officiers de la police judiciaire, la société civile.
Mais comment venir complètement à bout de ce fléau quand seuls les acteurs les moins importants sont punis? À cette question, Dr Marius Talla a répondu: «notre travail n’était pas de démontrer le niveau d’impunité de la corruption dans le domaine mais de situer à quel niveau elle se trouve».
