La cause, une livraison présumée illégale d’armes à l’une des parties au conflit
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a appelé à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité afin d’examiner la situation en Côte d’Ivoire et en particulier une livraison présumée illégale d’armes à l’une des parties au conflit. « Le secrétaire général espère que le Conseil de sécurité envisagera de tenir d’urgence une réunion pour évoquer cette question », a déclaré un porte-parole de M. Ban Ki-Moon. L’appel du secrétaire général intervient à la suite d’informations sur la livraison en cours de trois hélicoptères d’attaque du Bélarus et de matériel d’appui à Yamoussoukro destinés aux forces du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo. La première livraison est arrivée par avion tard dimanche 27 février et d’autres vols sont prévus ce lundi 28 février, a ajouté le porte-parole. « Il s’agit d’une grave violation de l’embargo contre la Côte d’Ivoire qui est en vigueur depuis 2004 », a ajouté le porte-parole. « Le secrétaire général exige un respect complet de l’embargo et avertit le fournisseur de ce matériel militaire et M. Gbagbo que des mesures appropriées seront prises en réponse à cette violation » de l’embargo. La mission de l’ONU en Côte d’Ivoire, l’Onuci, a accusé les forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo d’avoir blessé trois Casques bleus dans une « embuscade ». Le camp Gbagbo accuse la mission onusienne, dont il réclame le départ depuis décembre, d’être complice des « rebelles » alliés selon lui à Alassane Ouattara.
Pendant ce temps, la situation reste toujours tendue dans le pays. Les forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo se battaient encore samedi dernier pour repousser des insurgés en Côte d’Ivoire. Des témoins ont signalé des coups de feu dans le quartier d’Abobo, à Abidjan, bastion d’Alassane Ouattara, théâtre cette semaine de durs affrontements. Les Nations unies ont prévenu que l’avancée des insurgés dans l’Ouest ainsi que la guérilla urbaine entre factions ivoiriennes hostiles risquaient de précipiter le pays dans la guerre civile. « Cela va bien dans l’Ouest. La situation est en cours de stabilisation et nous avons repris la localité de Bin-Houye et nous sommes présents à Zouhan-Hounien où il y a des affrontements avec les rebelles mais nous marquons des points », a déclaré le général Mangou, loyal à Laurent Gbagbo. Les rebelles des Forces nouvelles, qui soutiennent Alassane Ouattara, ont annoncé avoir été attaqués cette semaine et avoir riposté en s’emparant de Zouhan-Hounien, une localité qui était aux mains du pouvoir. En plus, Le signal de la télévision nationale, la RTI, est interrompu depuis 3H du matin, ce dimanche 27 février, au cours d’affrontements autour du Centre émetteur d’Abobo entre des forces de défense et de sécurité (FDS) et un groupe armé qualifié de « rebelles » par le camp Gbagbo. Le Centre émetteur a été incendié et le signal de la chaîne publique interrompue dans le district d’Abidjan. Vers 8H30mn, les sapeurs pompiers, accompagnés de policiers de la Brigade anti émeutes (BAE) sont allés éteindre le feu, mais aucun équipement n’a pu être sauvé.
