Son président a présenté quelques éléments, lors d’un discours prononcé à l’occasion de la cérémonie des v ux aux membres du corps diplomatique présents dans son pays
Prononçant un discours devant les représentants du corps diplomatique accrédité à Yaoundé la capitale du pays, le président de la république du Cameroun a fait savoir qu’après son élection au mois d’octobre 2011 dernier, il envisageait de s’engager résolument vers «la relance de la croissance qui devrait nous permettre de faire reculer la pauvreté et d’assurer de meilleures conditions de vie» aux populations de son pays. Nous savons que cela ne sera pas facile. En particulier parce que l’environnement international est loin d’être favorable. Si l’on excepte les pays dits «émergents», les perspectives de l’économie mondiale sont incertaines. Plusieurs grands pays occidentaux sont menacés de stagnation voire de récession. De plus, dans une économie mondialisée, le risque de contagion ne peut être totalement écarté a fait savoir Paul Biya.
Le président camerounais s’est refusé à faire un procès de la mondialisation dans sa forme actuelle. Mais il en relève quand même quelques dysfonctionnements qui justifient sa stratégie. Au cours des dernières années la spéculation a désorganisé le système financier mondial et la libération précipitée des échanges a perturbé le commerce international. Il est aussi permis d’espérer que les grandes puissances, qui dominent l’économie mondiale, reprennent sérieusement leurs concertations pour mettre en place une régulation qui prenne en compte les intérêts des différentes catégories de pays: industrialisés, émergents et en développement. Or, l’on voit que pour le moment, l’heure est plutôt à la recherche de solutions pour les problèmes du monde occidental, c’est-à-dire les déficits budgétaires et les dettes souveraines a constaté Paul Biya.
Face à cette situation le Chef d l’Etat propose un ensemble de solutions au premier rang desquelles figure la stratégie sous-régionale. Dans cette période incertaine, le Cameroun n’a d’autre choix que de se lancer dans la bataille de la relance avec les atouts qui sont les siens. Dans cette perspective, l’intégration régionale nous offre des possibilités qui ont été jusqu’à présent peu exploitées. Autant les progrès sont sensibles sur le plan institutionnel, autant les retombées se font attendre sur le plan économique. Le programme économique régional peine à se mettre en route a-t-il fait observer. Dans l’esprit du président Camerounais, il s’agit d’inverser la tendance dans les échanges sous-régionaux, tout en tirant profit de la complémentarité des différentes économies dans la zone CEMAC. A titre d’exemple, il est regrettable que nos échanges commerciaux au sein de la zone CEMAC ne représentent qu’un pourcentage négligeable par rapport à l’ensemble de notre commerce extérieur. Sans doute faudra-t-il un sursaut de volonté politique pour accélérer le processus d’intégration régionale a indiqué Biya pour clôturer sur ce sujet.
