Le président de la fédération de cyclisme de Sao Tome et Principe livre son ressenti au terme du tour international couru dans le pays
Quel est votre sentiment à l’issue de ce tour Chantal Biya qui vient de s’achever?
J’ai un très bon sentiment déjà parce que c’est une première participation pour une équipe complète de Sao Tome et Principe. La plupart des cyclistes de l’équipe n’avaient aucune expérience et surtout cette participation rentre dans le cadre d’une vaste politique de développement du cyclisme à Sao Tome et Principe. Moi personnellement je suis très content d’avoir pu participer à ce tour et je remercie les autorités camerounaises. J’appartiens à une famille dans laquelle s’est installée une vieille tradition de cyclisme alors je soutiens ce sport partout où je le peux.
Quelle est la valeur ajoutée que vous avez obtenue en participant à ce tour?
Pour nos cyclistes qui n’avaient jamais fait une compétition aussi relevée, ils ont beaucoup gagné. Déjà le comportement dans un peloton sur de longue distances. Vous voyez Sao Tome est une petite île, et on n’a pas toujours la possibilité de parcourir de longues distances donc ce tour a été l’occasion pour nos cyclistes de gérer les grandes étapes. D’un autre côté la participation au tour Chantal Biya nous a donné l’occasion de mesurer le degré de respect, des stratégies mises en place par l’entraineur, et sur ce point-là nous sommes satisfaits aussi. Nos cyclistes ont enfin appris à faire de la vitesse et deux fois nous avons remporté des sprints intermédiaires et cela représente pour nous des petites victoires. J’ajouterai qu’ils ont aussi traversé les barrières linguistiques, bien qu’on fasse partie de l’Afrique centrale et de la francophonie, nous ne parlons pas tous français. Donc dans le peloton c’était important de comprendre les langues des autres, cela permet de comprendre ce qu’ils mettent sur pied comme stratégie.
Qu’est-ce que vous avez particulièrement apprécié dans cette dixième édition du tour Chantal Biya?
Nous avons apprécié le niveau d’organisation, et aussi le niveau de la compétition. Notre équipe avait besoin de ça. La logistique et la coordination des délégations étaient bonnes, nous ne déplorons aucun acte d’insécurité, et les organisateurs étaient toujours disponibles cela nous a beaucoup marqué.
Est-ce qu’on vous verra donc au tour cycliste international du Cameroun?
Si la fédération camerounaise nous envoie une invitation, nous ne dirons pas non. Comme je vous l’expliquais notre cyclisme est en plein développement, et le tour du Cameroun nous intéresse. Donc si nous sommes invités il n’y aura pas de raison que nous ne venions pas.
Avant le tour vous connaissiez le Cameroun?
Oui j’étais déjà venu au Cameroun il y a 15 ans, en qualité de touriste, j’ai fait tout le tour, avec des amis, nous sommes allés jusqu’à l’extrême nord et sur les plages de Kribi. Ensuite je suis revenu en 2007 j’accompagnais des cyclistes. Et maintenant je reviens cette fois avec un objectif plus important.
Quels ont été les meilleurs moments vécus sur ce tour?
Alors je vais vous surprendre, le meilleur moment n’a rien à voir avec le tour. Lorsque nous sommes arrivés à Sangmélima, nous avons fait la rencontre de certain Sao toméens, ils étaient arrivés au Cameroun il y a 17 ans, après le naufrage de leur navire de pêche. 10 d’entre eux étaient morts et certains ont survécu. Alors c’était émouvant, parce qu’ils ont dit qu’ils n’avaient jamais trouvé les moyen de rentrer chez eux et que probablement on les y croyait morts. Ils nous ont remis des lettre pour leurs familles et amis. A notre retour nous verrons avec le ministère des affaires étrangères et si on peut les aider à voyager déjà pour voir leurs familles ce serait bien. Mais nous avons connu aussi un moment de tristesse. Un de nos coureurs a chuté et c’était difficile pour l’équipe, parce que comme il est arrivé quelques minutes après le temps normal, l’équipe a perdu les points pour le classement par équipe.
