Steve Nemande, le responsable d’Alternative-Cameroun a reçu son prix de l’ONG Human Rights Watch.
Récompensé pour la défense des homosexuels
Le 15 novembre dernier l’organisation non gouvernementale de défense de droits de l’Homme Human Right Watch (HRW), a organisé son gala annuel à Los Angeles au États-Unis d’Amérique. A l’occasion de ce gala trois personnalités ont été honorées, en raison de leur implication dans la défense des droits des individus. Le camerounais Steve Nemande a reçu un hommage, pour son combat en faveur des personnes atteintes de VIH/SIDA, mais aussi pour son combat pour la dépénalisation de l’homosexualité au Cameroun. Chaque année, l’ONG Human Rights Watch (HRW) décerne le prix Alison Des Forges pour récompenser un engagement exceptionnel en faveur des droits humains. C’est la première fois qu’un militant engagé pour les droits des personnes homosexuelles est distingué par le Prix Alison Des Forges et j’espère vivement que cela pourra apporter un peu plus de crédit à ce travail dans notre pays, a indiqué Steave Nemande. Ce Prix, je le considère par dessus tout comme une reconnaissance du travail effectué par les militant(e)s (.) pour lutter contre les violations des droits de l’Homme, en particulier contre celles subies sur la base de l’orientation sexuelle et l’identité de genre a-t-il ajouté dan son discours. Une distinction que de nombreuses figures internationales des droits de l’Homme ont accueilli avec beaucoup d’enthousiasme. Nemande à nos yeux apparait en quelque sorte comme un activiste/héros, lorsqu’on sait dans quel contexte il défend le droit des homosexuels dans son pays où seulement un comportement déviant est en soi un crime. Nous n’éliminerons pas l’homophobie tout de suite en Afrique, mais nous pouvons commencer le combat. Les États-Unis peuvent demander à leur partenaire africains d’arrêter les exactions sur les homosexuels et de changer leurs lois a fait savoir Nemande dans son discours.
Une récompense méritée compte tenu de l’homophobie ambiante
Actuellement aux Etats-Unis d’Amérique, où il partage son expérience d’homosexuel en Afrique, le camerounais ne sera pas pourtant accueilli à son retour en triomphe, car à défaut d’être ignoré, il sera tout simplement critiqué. Bien que la pratique soit désormais implantée chez certaines personnes, l’homosexualité continue d’être sanctionnée à tous les niveaux des organisations sociales. La loi criminelle punit cette pratique de peine d’emprisonnement et plus globalement, la société et la religion dans leurs ensembles sont assez intolérantes sur le sujet. Il y a deux ans environ, des médias avaient rapporté l’existence d’un vaste réseau de pratique homosexuelle, au plus haut niveau de l’Etat. Une affaire qui a provoqué des procès encore pendants. On ignore comment et par qui a débuté la pratique homosexuelle au Cameroun. Elle était très souvent attribuée à une activité qui s’inscrivait exclusivement dans les cadres de rituels ou dans les cadres initiatiques voire ésotériques. De plus en plus, elle se manifeste de manière visible. Elle est devenue pour certains un signe qui garantit une ascension sociale, un moyen de sortir de la misère, une activité faite par mimétisme (à travers l’influence médiatique) et une sorte de légitimation à travers l’attitude des détenteurs du pouvoir qui apparaît comme laxiste. Le code pénal camerounais lui reste ferme. Il dispose qu’est puni d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans et d’une amende de 20 000 à 200 000 Fcfa, toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe. Une disposition qui pourrait ne pas changer avant très longtemps.
