Elisabeth Tamajong, qui a occupé le poste de Secrétaire générale du Social democratic front pendant 19 ans, a remis sa démission au chairman du parti, vendredi dernier
Elisabeth Tamajong, qui a occupé le poste de Secrétaire générale du Social democratic front (SDF), parti leader de l’opposition camerounaise, pendant 19 ans, a remis sa démission au chairman du parti, Ni John Fru Ndi, vendredi dernier.
Mme Tamajong, qui dit démissionner de son poste et non du parti, a expliqué cette décision, dans une vingtaine de pages qu’elle a écrites.
«J’ai remarqué, malheureusement, au cours des quinze dernières années, que notre parti a dévié de sa vision initiale de mener ce pays vers une démocratie véritable.Nous avons perdu les valeurs et les principes fondamentaux qui nous guidaient dans les années 90», a-t-elle écrit.
Et de citer, entre autres, «la justice sociale, l’égalité des chances, la transparence et la responsabilité dans la gestion des affaires du parti» qui, de son avis, n’existent plus dans sa formation politique.
Soutenant que toutes instances du parti sont concentrées entre les mains du seul chairman à savoir Ni John Fru Ndi, elle a indiqué avoir, à plusieurs reprises, attiré l’attention de la hiérarchie du parti sur ce phénomène, sans que cela ne produise aucun effet.
Par ailleurs, elle propose quelques pistes de solutions pour que son parti redore son blason, notamment la séparation du pouvoir entre le National Executive Committee (NEC), le National Advisory Committee (NAC) et le National Investiture Committee (NIC).
Elle souhaite également que le poste de Secrétaire général du SDF redevienne électif, comme avant la Convention de 2006, du fait que les subventions de l’Etat au parti servent au fonctionnement des différents organes du parti, dans le souci de les réorganiser et de revitaliser le parti.
Elle dénonce, entre autres, la gestion floue et calamiteuse des subventions reçues de l’Etat, notamment la gestion des fonds des dernières élections municipales et législatives de 2013 et l’attribution des prérogatives importantes au premier vice-président au détriment de certains organes du parti.
Fondé en 1990, le parti leader de l’opposition camerounaise, le SDF dont le chairman est Ni John Fru Ndi depuis sa création, compte 18 députés sur 180 à l’Assemblée nationale et 14 sur 100 sénateurs à la Chambre Haute du Parlement.
