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Diasporas Africaines: une journée intellectuelle, culturelle et festive à Bordeaux

La 2e édition de la Journée Nationale des Diasporas Africaines s'est achevée le 17 mai 2014, sur une note de…

La 2e édition de la Journée Nationale des Diasporas Africaines s’est achevée le 17 mai 2014, sur une note de satisfaction générale

La mandature de Pierre De Gaëtan Njikam, adjoint au maire de Bordeaux chargé de la Coopération et du Développement avec l’Afrique, a démarré sur des chapeaux de roues. Avec la deuxième Journée Nationale des diasporas africaines, organisée le 17 mai 2014 à Bordeaux, l’élu aquitain a donné le ton de la dynamique que son staff et lui-même, souhaitent impulser pour les six prochaines années, au sein du conseil municipal de la ville. Cette initiative lancée par le Club Bordeaux-Cameroun-France qu’il préside par ailleurs, a donné à voir pour son deuxième acte, un extraordinaire élan de solidarité, de partage et de communion entre les diasporas africaines, disséminées à travers la France et celles venues d’Europe ou d’Amérique, qui ont toutes convergé le temps d’un weekend, dans la ville du port de Lune. Près de trois cents bénévoles ont été mobilisés, pour assurer une totale réussite de cet évènement.

Un évènement instructif
La deuxième Journée des Diasporas Africaines s’est voulue instructive. Elle s’est ouverte la veille à la Librairie Mollat par la conférence-dédicace de «L’encre des savants. Réflexions sur la philosophie africaine», ouvrage du philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, professeur à l’Université de Columbia aux Etats-Unis.

Le samedi 17 mai 2014, jour du lancement officiel de la manifestation, le public bordelais, s’est déplacé en nombre et ce, dès le matin à l’amphithéâtre de l’Athénée Municipal. Au nom du maire de la ville, Alain Juppé empêché par un concours de circonstance, son adjoint en charge de la Coopération et du Développement avec l’Afrique Pierre De Gaëtan Njikam, a rappelé la longue tradition de relations économique, universitaire et humaine entre Bordeaux et l’Afrique avant de prendre place au milieu des panélistes.

Les professeurs Souleymane Bachir Diagne, de l’université de Columbia aux USA, Musanji Ngalasso Mwatha, de l’université de Bordeaux Montaigne, Alain Mabanckou, écrivain, professeur de littérature comparée à l’université de Californie, USA, le célèbre saxophoniste camerounais Manu Dibango, et le metteur en scène, chorégraphe Eva Doumbia ont échangé, lors de la table ronde intitulée: « Afriques plurielles, Regards partagés sur les possibles africains ».

Un échange propice à l’état des lieux, de la réflexion philosophique sur le continent africain. Sous la modération de Sévérine Kodjo-Grandvaux, philosophe et journaliste, les discussions autour des axes tels que, la conception de l’être dans l’art africain, la conception du temps selon les cultures, la réflexion sur l’oralité et manière dont les philosophes réfléchissent à la nature particulière de la démocratie en Afrique, n’ont pas laissé le public indifférent, suscitant de nombreuses questions et réactions de celui-ci.


Rachel KESSENG/Journalducameroun.com)/n

L’Afrique et ses diasporas, au c ur d’une politique municipale
Après «l’effort intellectuel». le réconfort a pris le relais à l’Hôtel de ville où toutes les délégations des diasporas africaines ayant fait le déplacement de Bordeaux, ont été reçues par le patron de la ville Alain Juppé autour d’un déjeuner convivial.

Dans son mot de bienvenu, l’ancien Premier ministre français a rappelé, l’importance pour la ville de Bordeaux de «renforcer ses liens avec l’Afrique», non seulement: « pour toutes les raisons historiques » mais en se projetant dans l’avenir, car: «L’Afrique va devenir dans les prochaines années; elle l’est déjà; – a rectifié Alain Juppé – un continent émergent appelé à jouer un rôle majeur dans ce 21esiècle, avec des grandes puissances économiques qui s’affirment».

«Je sais qu’une réflexion de grande qualité a été menée par vos philosophes, vos juristes, artistes, écrivains. Je pense que vos échanges entre vous sont fondamentaux pour essayer de cheminer vers un peu plus de respect de la personne humaine, d’humanisme, d’humanité, d’apaisement des conflits de tous genres, de paix et de sérénité. Je suis sûr que ces diasporas africaines vont nous apporter beaucoup de sujets de réflexion, d’approfondissement de nos propres pensés » a affirmé le maire de Bordeaux, qui s’est réjoui de cette deuxième édition de la Journée Nationale Des Diasporas Africaines.

Comme pour jeter justement un il dans le rétroviseur de l’histoire,, entre la ville et l’Afrique, les délégations des diasporas ont eu droit à une visite guidée des salles permanentes du Musée d’Aquitaine, qui retrace de manière animée et fort émouvante, des pans de l’histoire de l’esclavage et de la traite négrière.


Rachel KESSENG/Journalducameroun.com)/n

Une cité des diasporas africaines et du monde
L’Afrique est un tout un «monde» qui doit être pensée au sens large. La cité des diasporas édifiée devant la mairie de Bordeaux, l’une des articulations fortes de la Journée Nationale des Diasporas a encore permis de le vérifier. A travers près d’une trentaine de chapiteaux, aux couleurs de pays, associations et partenaires et amis de la ville de Bordeaux, plusieurs savoir-faire, service ou expertise été mis en avant. La gastronomie, l’art, le commerce équitable, l’artisanat, la musique, le tourisme, les relations internationales etc. ont rappelé sans complexe, tous les domaines qui font la spécificité des diasporas, construisent et enrichissent le « vivre ensemble ».

Le musée du Vin de la Bordeaux, une ville connue dans le monde entier pour son vignoble, a fait un clin d’ il spécial à cet évènement, en présentant sur son stand, une bouteille de rouge spéciale Diaspora africaine 2014.

Un défilé de mode africaine et un concert de Black Bazar, groupe musical créé par l’écrivain Alain Mabanckou, organisé au rocher de Palmer, à Cenon banlieue de Bordeaux, ont clôturé cette deuxième édition de Journée Nationale des diasporas.

A en croire la plupart des participants, la tenue d’une troisième édition s’impose donc comme une évidence!


Rachel KESSENG/Journalducameroun.com)/n