La mesure qui n’est pas encore effective, concerne aussi plusieurs autres pays africains et fait l’objet d’une vive polémique
Plusieurs pays africains sur la sellette
Le gouvernement canadien envisagerait de fermer plusieurs de ses Hauts Commissariats (Ambassades), dans certains pays d’Afrique. Selon les médias canadiens qui ont rapporté l’information, plus de quatre pays seraient concernés par la mesure, dont le Cameroun, la Zambie et la Tunisie, où selon des sources médiatiques canadiennes, la mesure serait presque imminente. Toujours selon les médias canadiens, le gouvernement de ce pays voudrait fermer ces ambassades pour se consacrer à des destinations jugées prioritaires, comme des pays d’Asie et d’Amérique latine. Depuis quelques temps, le gouvernement de Ron harper, l’actuel premier ministre canadien, semble effectivement se concentrer vers certains pays de ces continents, avec lesquels le canada semble plus à l’aise dans le cadre des partenariats économiques. Interrogé sur la question devant la chambre haute du parlement canadien, le ministre Lawrence Cannon en charge des affaires étrangères n’a ni confirmé, ni infirmé l’information. Mais la suite de sa réponse est sans équivoque. Le canada évalue constamment ses intérêts dans le monde, et de ce fait certaines ambassades sont closes d’autres sont ouvertes, et nous le faisons à chaque fois, avec pour seul objectif de défendre au mieux nos intérêts, a-t-il poursuivi. De nombreux observateurs croient savoir que la Canada sanctionne ainsi l’Afrique, pour ne l’avoir pas soutenu, lorsqu’elle avait marqué sa volonté de rentrer au conseil de sécurité de l’organisation des Nations Unies. Rien ne semble prouver aujourd’hui que le Cameroun fasse partie des pays qui n’ont pas apporté leur soutien au Canada.
Un désintérêt sévèrement critiqué par la classe politique
Ce n’est pas la première fois que de telles mesures sont appliquées. Des ambassades comme celles du Gabon, du Malawi, ou des consulats comme celui du Cap en Afrique du Sud, ont été déjà fermés. Dans l’opinion publique canadienne, la mesure qui est encore au stade de la rumeur, fait déjà débat. De nombreux hommes politiques et responsables d’organisations humanitaires canadiennes, protestent déjà contre une telle idée de réduction d’ambassades. Ce serait triste si ces rumeurs sont confirmées, a déclaré Lucien Bradet, le président du conseil canadien pour l’Afrique, une importante organisation regroupant des hommes d’affaires et des associations ayant des intérêts en Afrique. Une erreur, c’est aussi comme cela que des experts canadiens de l’Afrique, qualifient l’idée d’une diminution des ambassades en Afrique par le Canada: L’Afrique gagne de plus en plus en importance et un jour, il deviendra un point stratégique des enjeux diplomatiques internationaux, et si le Canada se retire, il perdra dans sa stratégie de l’universel, face à des pays comme l’Inde ou la Chine qui gagnent du terrain, affirme pour sa part Paul Hitschfeld, responsable d’un groupe d’étude sur l’Afrique basé à Ottawa, la capitale canadienne. Dans l’opposition canadienne, on estime que fermer des ambassades en Afrique dégraderait l’image d’un Canada ami de l’Afrique et partenaire de son développement.
40 ans de présence pourraient prendre fin
Le Canada a ouvert son ambassade au Cameroun en 1962 et entretient depuis lors des relations bilatérales amicales avec ce pays. Les deux pays collaborent au sein d’organisations multilatérales telles la Francophonie et le Commonwealth. Le Canada a appuyé la résolution pacifique du différend territorial qui opposait le Cameroun au Nigéria dans la péninsule de Bakassi et demeure attentif à tout autre différend pouvant affecter la paix et la sécurité de la région. Le Canada appuie activement les initiatives régionales qui font la promotion de la gestion durable des écosystèmes forestiers africains et dont le Cameroun fait partie. L’ACDI, par l’entremise de son Programme Sectoriel Forêt-Environnement du Cameroun et de sa contribution logistique et financière à Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC), soutient la saine gestion des ressources naturelles du Bassin du Congo. En 2006, le Cameroun a atteint le point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. En conformité avec cette initiative, le Canada a annulé la dette bilatérale du Cameroun (460 millions de dollars). Les relations commerciales du Canada avec le Cameroun sont modestes, mais en croissance. Les compagnies canadiennes sont principalement actives dans les secteurs de l’énergie et des industries extractives. Le Cameroun est le deuxième partenaire commercial principal du Canada en Afrique centrale. Les deux pays sont signataires d’une convention de non double imposition entrée en vigueur le 1er janvier 1988. Aujourd’hui encore de nombreux programmes proposent à des camerounais d’obtenir des permis de séjour permanent au Canada.
