Les hommes armés qui ont bloqués le pont exigeaient le départ du président actuel Paul Biya
Les populations de la ville de Douala, et plus précisément celles de Bonabéri dans le quatrième arrondissement de Douala, se sont réveillées dans la peur ce jeudi matin. Très tôt, trois hommes en treillis militaires ont pris en otage le pont sur le Wouri, empêchant les habitants de cette partie de Douala, de rejoindre le centre ville. Ils exigeaient le départ de Paul Biya, président sortant et candidat à sa propre succession dans le cadre de la présidentielle 2011. «Paul Biya dictateur, dégage», c’est le message qu’on pouvait lire sur la banderole brandie par les assaillants. Selon des témoignages concordants recueillis sur place, ces supposés militaires armés jusqu’aux dents ont débarqué avec des armes et menaçaient les propriétaires des voitures personnelles ou taxis. Arrachant les clés, ils leur intimaient l’ordre de rentrer chez eux. D’ailleurs plusieurs véhicules présentent encore des traces de balles. On a trouvé un militaire ici, il a barré la route. Il a récupéré les clés de 5 ou 6 véhicules et disait: rentrer chez vous. J’avais les clients à bord, mais quand on tirait, on n’était plus là, affirme un conducteur de taxi. Il nous apprend que l’assaillant avait un gilet pare balle, une arme et des balles. Des objets ont été abandonnés par ces militaires, après les échanges nourris de coups de feu avec les forces de l’ordre qui étaient en patrouille. Dans la foulée, l’un des assaillants aurait été touché par une balle, mais a réussi comme les autres, à fuir en plongeant dans le fleuve malgré sa blessure. Difficile pour le moment de connaître l’identité exacte de ces assaillants.
Les assaillants traqués dans le fleuve
Cette situation a amené les autorités de la ville à mettre rapidement sur pied un important dispositif sécuritaire. Des militaires poursuivent leur patrouille dans les eaux du Wouri pour traquer les assaillants qui ont semé la panique ce jeudi matin. Pendant ce temps, d’autres parcourent le pont, assurant ainsi la sécurité des passagers qui ont pu reprendre la route après la tension de ce matin. Une situation qui a également suscité de la crainte dans plusieurs quartiers de la cité économique, compte tenu de la période délicate que vit actuellement le Cameroun. L’élection présidentielle est prévue le 09 octobre prochain et les différents candidats y compris Paul Biya du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, RDPC, parti au pouvoir, est dans la course pour briguer un nouveau mandat, après 29 ans au pouvoir. Il est d’ailleurs annoncé dans la ville de Douala dans les prochains jours, pour un grand meeting politique.
