Tous les « bendskineurs » ne seront pas en règle à la date limite
A moins d’une semaine de la date limite qui leur a été accordée pour être en règle, les transporteurs de moto de Douala disent ne pas être prêts. Le décret du Premier ministre sur la réorganisation du secteur du transport par motos-taxis prend pourtant effet à partir du 1er juillet prochain. Il y a quelques jours encore, ils faisaient entendre leurs prétentions dans les rues de Douala. Ils se plaignent des tracasseries administratives et surtout des frais qui doivent être engagés pour mener à bien la procédure. Pourtant interdit d’activité à leurs débuts, les motos taxis ont profité du non développement du transport interurbain dans la capitale économique pour devenir des acteurs très utiles pour les déplacements de nombreuses personnes.
Aussi lorsque le lundi 15 juin dernier, les conducteurs de motos-taxis ont observé une journée de « grève » pour protester contre la cherté de ces pièces, le contre coup avait été réellement ressenti.
Les soucis que rencontre le gouvernement camerounais avec ce secteur est typique des soucis qu’il rencontre dans tous les secteurs où il n’a pas su anticiper et réguler. Sur un double plan l’activité, les « ben skin » comme on les surnomme rend service. Il est une solution pour de nombreux jeunes plongé dans un univers désespérant de chômage. D’un autre coté ils représentent une solution pratique et économique pour les déplacements dans une vile surpeuplée. Pourtant, le gouvernement doit aussi faire face aux problèmes sécuritaires que pose cette activité. Il est assez fréquent en effet de suivre qu’une information rapportant un accident grave ou une dérobation impliquant une moto taxi.
Le « collectif des motos-taximen » à Douala, dimanche dernier, a même adressé une lettre au Premier Ministre et a fait circuler un communiqué de presse exigeant le gel immédiat sans condition de ce décret, un moratoire d’un an, la négociation à la baisse des prix du permis de conduire ou de la carte grise. Pourtant, au lendemain des mesures du PM réglementant le secteur, dont l’obtention du permis A, des actions ont été menées pour faciliter l’obtention du document. Grâce à une convention du Groupement des associations et syndicats des motos-taxis du Cameroun avec le ministère des Transports et certaines auto-écoles, des centres spéciaux ont été créés pour l’obtention du dit permis. Du coté de la structure chargée de délivrer les permis comme des conducteurs de motos taxis, on est conscient que les délais ne seront pas tenus. Les difficultés sont survenues du fait d’un défaut de sensibilisation complète mais aussi de l’incapacité des structures chargée de délivrer les documents de le faire dans les délais pour toutes les demandes.
Les autorités elles n’envisagent pas de fléchir sur les délais. Dans une interview accordée au quotidien officiel cameroon-tribune, le préfet du Wouri déclare que: « Le temps sera toujours court tant que les gens ne comprendront pas que c’est une mesure incontournable. Si les citoyens concernés par cette activité comprennent que cette mesure est inéluctable, ils trouveront le temps nécessaire pour se conformer. Nous comprenons leurs difficultés. Ce n’est pas la guerre. Cette mesure a été prise pour leur permettre de s’épanouir dans la profession. Et ils la protègent en se conformant à la mesure. S’ils ne le font pas, tout le monde passera pour mototaxi: les voleurs, les braqueurs, etc. Conséquence, le flou va continuer et les vrais professionnels ne pourront pas jouir de leur métier. Les conducteurs de mototaxis doivent se conformer même si le délai est court. Il faut qu’on voie d’abord leur bonne volonté, leurs dispositions à accéder à la conformité. S’ils présentent déjà deux à trois pièces sur la totalité à fournir, on sent là une certaine volonté. Il est par exemple inadmissible que les motos-taxis ne parviennent pas à présenter de carte grise, de carte d’immatriculation ou encore de permis de conduire. Ce sont-là des règles générales applicables à tout conducteur d’engin automobile qu’il soit bendskineur ou non. Toutefois, il consent à gérer la situation en fonction de son évolution. Une ultime réunion est prévue avant le 1er Juillet. De nouvelles résolutions pourraient en sortir. C’est du moins le souhait des usagers et des conducteurs de moto taxis.
