Le médecin donne des conseils pour éviter les maladies dues à l’eau souillée et se prononce sur la qualité de l’eau distribuée en réseau.
Quelles sont les maladies causées par l’eau sale?
Ce sont essentiellement des pathologies qui sont bien connues comme le choléra dû au vibrion cholérique qui est la tête de proue. Il y a ensuite la dysenterie amibienne qui est due à l’amibiase qui se manifeste par des selles accompagnées de sang. On a des chiquenaudes et bien autres germes qui peuvent entrainer des maladies qui se manifestent généralement par des diarrhées.
Des populations estiment que la qualité de l’eau de la Camerounaise des eaux laisse à désirer et donne même parfois des amibes. Comment réagissez-vous à de tels propos?
C’est vrai que l’eau potable se définit comme une eau claire, pure, limpide, sans saveur, inodore. Mais il faut quand même noter que cette eau est suffisamment traitée. Lorsqu’on verra un dépôt au fond de la bouteille, on pensera qu’elle n’est pas filtrée. Elle reste quand même une eau de bonne qualité. L’eau de la Camerounaise des eaux ne saurait donner des amibes. L’amibe provient de la mauvaise hygiène des mains. C’est-à-dire quelqu’un qui était aux toilettes et vient vous transmettre des kystes, des ufs d’amibes. Et vous, vous mangez. Ou des champs de tomates où des gens ont fait leurs besoins. Et parce qu’on ne l’a pas suffisamment lavé, vous en consommez. Ça ne peut pas provenir de la Camerounaise des eaux parce que si c’était le cas, on assisterait à une épidémie.
Et que dire de ceux là qui se ravitaillent en eau potable dans les forages et se plaignent de maux divers?
C’est d’abords une hygiène. Et puis, il faut apprendre à chauffer l’eau si on ne peut pas avoir du chlore à verser dans les puits, qu’on puisse au moins chauffeur et faire décanter ou à défaut filtrer. Quand quelqu’un peut avoir les moyens d’acheter un filtre, qu’il le fasse. Mais s’agissant du chlore, on l’utilise en général pour des grandes quantités d’eau. A raison par exemple de 26 m cube d’eau pour un litre de chlore.

Si l’on considère le nombre de malades que vous recevez, lesquelles de ces maladies son dangereuses?
Les plus dangereuses sont le choléra et la dysenterie amibienne essentiellement. Le choléra est un peu rare. Il survient sous forme d’épidémie à des moments bien précis. Lorsque l’hygiène est un peu délaissée. L’amibiase est due souvent aux défets que les uns et les autres déposent souvent un peu partout sans tenir compte de l’hygiène communautaire.
Quelles précautions doivent prendre les populations pour éviter ces maladies?
La première précaution est d’abord personnelle avant d’être communautaire. C’est-à-dire qu’avant et après avoir pris un repas, il faut se laver les mains. Ensuite, sur le plan familial, il faut bien orienter les fèces. C’est-à-dire que les toilettes doivent être bien protégées, les conduits ne débouchant pas vers une source d’eau. En dehors de cette hygiène locale, on a aussi une hygiène communautaire. Donc, il faudrait que les sociétés puissent s’associer pour mieux diriger les eaux usées, pour mieux canaliser les puits et les dépôts. Je pense qu’on ne va pas toujours accuser la Camerounaise des eaux surtout qu’elle utilise du chlore pour stériliser l’eau potable.
