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Droits de l’Homme: Les Bororo chargent Abba Sadou chez Paul Biya

Par les Bororo Objet: Votre très haute et prompte intervention pour stopper l'expropriation de nos terres par le ministre Abba…

Par les Bororo

Objet: Votre très haute et prompte intervention pour stopper l’expropriation de nos terres par le ministre Abba Sadou et le sous-préfet du Mayo-Baleo (départe¬ment du faro et deo) et les autres exactions auxquelles nous soumettent les autorités administratives, judiciaires et de la gendarmerie de l’Adamaoua.

Excellence Monsieur le Président de la République,
En votre qualité, vous êtes le père de la nation camerounaise. C’est pourquoi nous portons à votre très haute attention les actes graves de violation de nos droits à l’instar de l’expropriation de nos pâturages et les nombreuses exactions scandaleuses que les représentants de l’Etat font subir aux communautés Bororo dans la région de l’Adamaoua. S’agissant de l’expropriation de nos terres, l’un des cas les plus flagrants est celui de Sa majesté El Hadj ARDO Issa, éleveur Bororo âgé de plus de 75 ans, chef traditionnel de Mme degré de Dadawal (arrondissement de Banyo) depuis 20 ans (Cj. Arrêté préfectoral portant homologation de désignation d’El Hadj Issa chef traditionnel). Comme l’atteste le Lamido de Banyo.(Cj. Attestation de droit coutumier et d’établissement), la famille de El Hadj ARDO Issa est établie depuis plus de quatre-vingt ans à Dadawal où elle dispose des terres, pour pâturages (Cj. Autorisation d’attribution de pâturage du Sous-Préfet de Banyo). Profitant de son statut de membre du gouvernement, le Ministre délégué à la Présidence de la République chargé des Marchés publics, M. Abba SADOU, a cru devoir instrumentaliser les autoritaires judiciaires pour rouvrir un dossier de litige foncier que l’un de ses proches, M. Abbo HAMBOY, a perdu il y a dix-huit ans contre le chef de Dadawal devant le tribunal de premier degré de Banyo, (Cj. Décision du Tribunal de premier degré de Banyo dans l’affaire El, Hadj Ardo ISSA contre Abbo HAM-BOY).

Il faut souligner que l’incriminé n’avait pas cru devoir faire appel à ce verdict. Aujourd’hui, M. Abba SADOU use de ruse en se camouflant derrière ses frères résidant à Mayo Kelele, le principal concerné Abbo HAMBOY, et les nommés Djaourou DAHIROU et Yaya DALHATOU, pour pouvoir chasser le chef de Dadawal et la communauté qu’il dirige de leurs pâturages à travers ce simulacre de procès actuellement pendant devant le tribunal de Banyo. Ces pressions judiciaires ont déjà valu à El Hadj ARDO Issa plusieurs incarcérations arbitraires durant lesquels se sont perpétrés les vols de son bétail. Il n’a souvent pu recouvrer la liberté que grâce aux interventions salvatrices du Lamido de Banyo, sa Majesté Mohaman GABDO YAYA. Face à l’instrumentalisation de la Justice, nous n’avons pour unique option que de faire recours à votre haute autorité pour le rétablissement de la Justice et le respect de nos droits. El Hadj ARDO Issa vous avait déjà personnellement saisi à ce propos (Cj. Correspondance de El Hadj Ardo Issa au Président de la République en date du 03 avril 2013). Les Bororo affichent leur détermination à ne point laisser perpétrer impunément cette injustice qu’ils assimilent à un acte de perpétuation de leur bannissement. L’autre cas d’expropriation dont l’urgence d’un règlement s’impose est celui de la communauté des Bororo de l’arrondissement de Mayo-Baléo dans le département du Faro et Déo. Le Sous-Préfet de Mayo-Baléo, M. Bertin NGAM AYANG a vendu de vastes étendues de pâturages un riche commerçant nommé Aladji DEWA au détriment des occupants actuels. Elles sont donc des centaines de personnes en détresse qui, du fait de l’affairisme et la cruauté de ce représentant de l’Etat, sont menacées de déguerpissement au forceps sur leurs terres où elles sont installées et qu’elles exploitent par des pâturages depuis près de cent ans (Cj. Fiche de recensement signée des chefs de famille des populations Bororo concernées).

Abba Sadou
africapresse.com)/n

Excellence, nous réitérons à votre très haute attention les allégations de violations de nos droits élémentaires de citoyens du Cameroun et les graves exactions que nous font subir les autorités. Elles qui se doivent d’être plutôt les garants de la protection et la promotion des droits humains, laissent croire par leurs agissements que l’extermination des Bororo est une directive de votre gouvernement. En effet, des autorités administratives, judiciaires et de la gendarmerie de la région de l’Adamaoua n’hésitent pas à s’abriter derrière la puissance publique que leur confère l’Etat, et dont elles abusent tant impunément qu’outrageusement, pour exercer des actes de tortures et la barbarie sur les communautés Bororo. A coups d’arrestations arbitraires, de tortures sur les lieux publics et dans les postes de gendarmerie, de pillage de nos bétails, l’on nous a instaurés dans un climat de peur, de marginalisation, d’assujettissement et d’insécurité. A titre d’exemple, nous sommes sous le coup d’une interdiction de réunions sur tout le territoire du Djerem. Cette mesure d’ostracisme contre les Bororo a été décidée par le préfet de ce département pour des raisons injustifiées. Excellence Monsieur le Président de la République, les résistances de la représentation rétrograde des Bororo sont toujours fortes dans notre pays. Leurs formes les plus violentes sont même savamment nourries par des personnalités à qui vous confiez des hautes fonctions pour servir la nation et des représentants de l’Etat du Cameroun dont les abus graves et constants à notre encontre inclinent à croire à l’existence d’une volonté d’extermination des Bororo. Eu égard à ce chapelet non exhaustif de récriminations, nous les Bororo attendons: Que vous mettiez fin aux agressions crapuleuses du Ministre Abba SADOU contre le chef de Dadawal et sa communauté ainsi qu’à la vente de nos terres dans l’arrondissement de Mayo-Baléo par le Sous-Préfet Bertin NGAM AYANG; Que vous mettiez fin aux exactions scandaleuses et inadmissibles dans un Etat de droit visant à confiner les Bororo dans une situation de communautés primitives et apatrides; Que les responsabilités des exactions sur les Bororo soient établies et leurs auteurs sanctionnés; Que vous restauriez nos droits à la propriété foncière, de disposer des terres où nous sommes installés et exploitons. Excellence Monsieur le Président de la République, confiant que vous saurez combler nos attentes de manière prompte, et énergique, nous vous prions de recevoir, vous-même, ainsi que votre famille, nos v ux les meilleurs pour l’An 2014 ainsi que l’expression de nos sentiments les plus distingués. Nous exhortons par ailleurs l’Éternel DIEU TOUT PUISSANT de vous accorder ses bénédictions et sa protection.

Ampliations:

.Son Excellence l’Ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun;

.Son Excellence le Haut-Commissaire de Grande Bretagne au Cameroun;

.Délégation de l’Union Européenne au Cameroun;

.La Conférence Episcopale Nationale du Cameroun;

.La Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés du Cameroun;

.Transparency – International Cameroon;

.Bureau national MBOSCUDA.