Le rapport 2008 sur l’état des droits de l’homme épingle le gouvernement
Ce n’est un secret pour personne, la situation des droits de l’homme au Cameroun n’est pas au beau fixe. Depuis le début de l’année 2009, de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) des droits de l’homme ont fustigé l’état des droits de l’homme au Cameroun. Le jeudi 29 Janvier 2009 déjà, Amnesty International tirait la sonnette d’alarme dans un rapport sur la situation des droits de l’homme au Cameroun. L’ONG y mentionnait des homicides d’opposants politiques, les harcèlements des droits de l’homme et des journalistes, les persécutions des personnes présumées homosexuelles, les conditions de détention déplorables, la pratique de la torture, les exécutions extrajudiciaires, le maintien de la peine de mort et bien d’autres sujets etc. Pour ce qui est des multiples violations des droits humains soulignées par l’ONG, elles se rapportent majoritairement aux émeutes du mois de février 2008 qui ont conduit à des jugements expéditifs des émeutiers, les harcèlements des journalistes et plusieurs autres abus.
La même question déplorable des droits de l’homme au Cameroun a été évoquée le vendredi 24 juillet 2009 lors de l’entretien entre Paul Biya et Nicolas Sarkozy en France, selon l’Elysée. Nicolas Sarkozy a demandé au président camerounais de poursuivre et approfondir ses efforts pour la démocratie et les droits de l’Homme.
Les acteurs de la société civile ne sont pas restés en marge de cette vague de dénonciation. Lors des travaux de validation du rapport 2008 sur l’état des droits de l’homme au Cameroun, tenus à Yaoundé en juillet dernier, ils ont formulé aux pouvoirs publics, des recommandations qui confirment s’il en était encore besoin que les droits de l’Homme doivent être améliorés en ce qui concerne : la promotion et la protection des droits civils et politiques, la protection des droits économiques, sociaux et culturels, les questions transversales de protection des droits de l’Homme.
Dans un contexte où le coût de la vie des populations est au plus bas, il est quasi impossible pour bon nombre de nos compatriotes d’aspirer aux meilleurs soins de santé, où même d’envoyer leurs enfants à l’école. La gratuité de l’école primaire annoncée par le gouvernement tambour battant et à grand renfort de publicité il y a quelques années n’est qu’une simple vue de l’esprit. Le paquet minimum octroyé aux écoles primaires est tellement dérisoire que les chefs d’établissements imposent aux parents d’élèves des charges financières et matérielles exorbitantes : Frais des Ape ; achats de rames de papiers, de tables bancs, prise en charge des instituteurs vacataires montrent à suffisance que l’école primaire gratuite est plutôt chère. Fort de ce constat d’échec de la politique gouvernementale en matière d’éducation, la société civile vient une fois de plus d’interpeller l’Etat, pour qu’il veille au respect scrupuleux de la gratuité de l’enseignant au niveau du primaire. Le message passera t-il enfin cette fois, rien n’est moins sûr dans un pays où le gouvernement se particularise par une inertie mortifère.
