Eau et électricité: Voici les problèmes majeurs des consommateurs au Cameroun

Ils ont été répertoriés par la Chambre nationale des consommateurs du Cameroun (CNACOC) Taxe sur location de compteur d'eau D'après…

Ils ont été répertoriés par la Chambre nationale des consommateurs du Cameroun (CNACOC)

Taxe sur location de compteur d’eau
D’après la CNACOC, les doléances des consommateurs en matière d’approvisionnement et d’offre de services dans les domaines de l’électricité et de l’eau dans le pays sont multiples et diversifiées. Dans le domaine de l’eau, les plaintes portent pour la plupart sur la faiblesse de la couverture territoriale des installations, les fréquentes ruptures de fourniture d’eau ou des baisses de pression, des factures parfois fantaisistes, de longues attentes devant les guichets ou alors des ouvertures tardives des guichets, la non relève des compteurs ou encore le non dépôt des factures, des fuites dues à la rupture des conduites d’eau et qui durent plusieurs jours ou semaines, la couleur de l’eau qui est parfois rouge-sang, des dépôts de boue au fond de l’eau, la saveur de l’eau et sa forte odeur qui font croire à une forte dose d’eau de javel, les montants élevés des frais de coupure en cas de non paiement à temps d’une facture (4.590 FCFA), les frais élevés de location entretien (1560 FCFA), un entretien des installations aléatoire pour ne pas dire nul, une taxe prélevée sur la location et l’entretien du compteur, ce qui alourdit la facture, un refus d’appliquer la tranche sociale. «Ceci, au delà du non respect de la loi N° 98/005 du 14 Avril 1998, portant régime de l’eau », s’indigne Calvin Nya, président de la CNACOC. « Et la liste n’est pas exhaustive », s’exclame-t-il.

Devis de branchements, fermeture des agences et files d’attente
Dans le champ de l’électricité, des problèmes répertoriés par la CNACOC sont autant nombreux. la faiblesse de la couverture territoriale, le très peu empressement des agents sollicités en cas de problème, les lenteurs dues à l’établissement des devis de branchement, les longs délais observés pour être branché après paiement du devis, des factures fantaisistes, des doubles-factures au cours d’un même mois, le nombre réduit des guichets souvent ouverts en cas d’affluence, les longues files d’attente au guichet, la fermeture de certaines agences, le changement sans information du système de facturation, de fréquentes ruptures d’électricité occasionnant des dommages sur les installations et sur les appareils électroménagers, l’agressivité parfois de certains agents tant ceux qui travaillent dans les guichets que ceux chargés de la relève des compteurs que ceux envoyés en intervention dans les domiciles privés à quelque exception près, les différents prix du kilowatt selon les consommateurs , le réglage uniforme des compteurs, le remplacement des équipements vieux de plus de vingt ans (compteurs et disjoncteurs), une publicité mensongère dans certains médias, le non respect du règlement de service de distribution de l’électricité élaboré par l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (ARSEL) et des textes réglementaires. La CNACOC parle précisément du décret n° 98/022 du 24 décembre 1988 qui régit le secteur de l’électricité au Cameroun, du n° 99/193 du 08 septembre 1999, portant organisation et fonctionnement de l’AER, n° 99/125 du 15 juin 1999 portant organisation et fonctionnement de l’ARSEL, du numéro 99/016 du 22 décembre 1999, portant statut général des établissements publics, et des entreprises du secteur public et parapublic et enfin le décret numéro 2000/464/PM du 30 juin 2000, régissant les activités du secteur de l’électricité.

Propositions de la CNACOC
« Avec une litanie de doléances, il règne auprès des consommateurs un très grand malaise vis-à-vis de ces entreprises surtout que des changements leur avaient été promis lors de la privatisation des deux sociétés d’Etat. Aujourd’hui, certains consommateurs vont jusqu’à regretter cette privatisation qui, selon eux ne leur est pas profitable , estimant que l’Etat n’avait sûrement pas fait la balance entre les attentes des consommateurs et les services proposés par les concessionnaires d’une part, et d’autre part, n’avait pas prévu certains aléas qui sont survenus en cours de réalisation du contrat de concession », commente Calvin Nya, qui reste cependant très optimiste. « Avec la mise en uvre des grands projets électriques, l’optimisme est de mise en matière d’électricité », souligne-t-il, en énumérant les attentes des consommateurs. Dans le domaine de l’eau, la plus significative est la suppression de la taxe de coupure en cas de dépassement de la date limite de paiement qui est de 4.590 FCFA. Il parle également de la suppression ou la baisse de la location et entretien du compteur « car en additionnant le nombre de mois payés, la location revient près de 100 fois plus chère au consommateur ». « La Camerounaise des Eaux devrait envisager dans ce sens une durée déterminée de paiement de la location du compteur et supprimer carrément l’entretien de celui-ci car les agents de ladite entreprise ne procèdent jamais à cet entretien qui devrait pourtant être fait au moins deux fois par an », préconise Calvin Nya. Concernant l’électricité, les doléances vont dans le sens de l’amélioration de l’offre d’AES SONEL, « en évitant les longues files d’attente devant les guichets, en multipliant ceux-ci aux jours et heures de pointe, en multipliant également le nombre des agences du moins dans les grandes villes, bref en se rapprochant du consommateur et en restant à son écoute ». « En outre, cette entreprise doit mettre en place une politique d’électrification villageoise axée sur l’utilisation des énergies nouvelles comme le biogaz ou l’énergie solaire ou éolienne, certaines zones du pays étant très favorables à l’installation de ces équipements », écrit le président de la CNACOC. Une copie de ce document a été transmise au Premier ministre. Du côté des entreprises incriminées, il n’y a encore aucune réaction officielle.

Le réseau électrique au Cameroun a de nombreuses défaillances
Journalducameroun.com)/n