Le ministre Issa Tchiroma de la communication a tenu une réunion sur le sujet avec les responsables de presse
Le gouvernement plaide pour une couverture responsable
Le ministre Issa Tchiroma de la communication a tenu jeudi une réunion avec des responsables des radios et de la presse écrite et cybernétique. « j’ai reçu mission de vous rencontrer en cette période charnière pour qu’ensemble nous puissions nous accorder sur un code de bonne conduite qui permettra de préserver la paix et la cohésion sociale qui nous sont si chers dans un contexte marqué par des élections », a fait savoir le Ministre porte parole du gouvernement. M. Tchiroma a écarté l’hypothèse d’une tentative de mener une opération d’influence auprès des médias. « Aujourd’hui au Cameroun personne ne peut influencer la presse, surtout pas un membre du gouvernement. Je vois partout on étale la vie des ministres de la république sur la place publique, mais malgré tout le pouvoir ne réagit pas », a poursuivi le ministre. Le gouvernement camerounais semble vouloir éviter des débordements qui sont intervenus dans certains pays. Avec près de 100 radios et des journaux écrits encore plus nombreux, la presse est presque devenue une force au Cameroun. Le gouvernement camerounais a aussi eu l’occasion de voir les médias locaux traiter des situations de crise intervenues dans d’autres pays africains. Il semble craindre que la même force de mobilisation d’opinions puisse être appliquée au Cameroun et provoquer des incidents pré ou post-électoraux. En vue de créer le cadre le plus approprié selon le gouvernement, il a été convenu que soit élaboré un code de bonne conduite par les responsables des médias. Le code devrait aussi contenir les prétentions des journalistes pafin de faciliter l’exercice de leurs activités.
Il se dit aussi prêt à soutenir les médias
Présentant les requêtes des médias au ministre Tchiroma, Haman Mana directeur de publication du journal Le Jour un quotidien local, a plaidé pour une application extensive des accords de florence et du protocole de Nairobi. « Il est vrai que sur les importations des intrants il y a déjà une légère satisfaction, le papier presse arrive chez nous plus facilement. Mais d’autres domaines restent à prendre en compte. La défiscalisation prévue par le protocole de Nairobi, devrait être aussi appliquée aux tarifs de communication, de transports, d’hébergement et autre actions menées par les journalistes dans l’exercice de leurs activités », a-t-il fait savoir. Pour sa part l’Abbé Jean marie Bodo propriétaire d’une radio a plaidé pour que l’aide à la presse prenne une part plus importante. « Nous ne comprenons toujours pas comment l’aide est aussi minime, alors même que les charges qui sont les nôtres sont aussi lourdes», a-t-il fait remarquer. Bosco Tchoubet propriétaire de la radio TBC est pour sa part revenu sur la question de la redevance audiovisuelle et la publicité. « On s’interroge toujours pourquoi seuls les organes officiels ont accès à cette redevance alors même que tous les autres médias du genre assurent tout autant les missions de service public d’information » a-t-il fait remarquer. Autre problème posé, celui de la publicité. Ne bénéficiant d’aucune aide, les médias privés se trouvent dans une concurrence déloyale avec des médias publics qui pourtant bénéficient du soutien de l’Etat. Le ministre Tchiroma ne semblait pas avoir pris la mesure des problèmes qui lui seraient posés par les journalistes. Alors qu’il annonçait un partenariat gagnant, il pourrait finalement être le seul à obtenir des concessions. La seule concession que le ministre a promise aux journalistes est celle de plaider auprès de ses collègues du gouvernement de prendre abonnement auprès des journaux « crédibles ». Une facilité financière dont ne peuvent bénéficier les radios. Une équipe qui sera dirigée par Haman Mana a été désignée pour la rédaction du code de bonne conduite.
