Désormais dos au mur après leur défaite de dimanche au Togo, les Camerounais n’ont plus droit à l’erreur s’ils veulent se relancer
Les Lions indomptables n’ont plus le droit à l’erreur. Opposée ce dimanche à la RDC, troisième du groupe I, avec cinq points, l’équipe du Cameroun va devoir réaliser une performance de très haut niveau pour continuer sa route dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Si les Camerounais se sont mis en danger, après leur défaite contre le Togo dimanche dernier, les chances de la qualification des Lions sont réelles. Pour l’entraîneur Jules Frédéric Nyongha, qui connait bien la tanière des Lions, pour y avoir séjourné plusieurs fois, d’abord comme coach adjoint, puis comme sélectionneur principal, les Camerounais ont les moyens de bousculer les Congolais.
A condition selon lui : Qu’on arrive définitivement à stabiliser les choses dans cette équipe au niveau des relations interpersonnelles : des relations entre joueurs et encadreurs, joueurs et dirigeants pour que nous ne soyons pas tous le temps en train de recommencer ce qui a déjà été fait. Maintenant avec la venue du nouveau coach, les choses vont peut être se mettre progressivement en place. Ce que Jean-Paul Akono avait déjà commencé à faire à un moment donné. On espère que ça va se poursuivre pour que les Lions indomptables sortent définitivement de cette situation.
Pour Enoh Eyong, rencontré au Complexe de l’Excellence de la Caf, où les Lions sont entrés en stage mardi dernier, N’importe quelle situation peut arriver dans un match, mais le groupe doit rester concentré. Nous pouvons reprendre la tête du classement. Nous nous focalisons à présent sur le match de dimanche prochain contre la RD Congo. C’est le plus important pour nous. Et nous allons travailler dur. Nous devons être fort mentalement. La garantie que nous pouvons faire, c’est que nous allons nous donner à 100% et gravir tous les obstacles pour remporter ce match en RD Congo. Tout le monde donnera le meilleur de lui. Ce sera un challenge plus grand que celui de Lomé. Nous n’avons qu’un point de plus que la RD Congo et ils ne voudront pas se laisser faire.
Bon sens
L’ancien sélectionneur des Lions Jules Nyongha ajoute qu’il a toujours eu la conviction :Qu’en sport en général et en football en particulier tout est possible et l’équipe du Cameroun après ce faux pas face aux Togolais, peut rebondir. Lorsque j’ai lu les commentaires des joueurs dans les journaux, notamment celui de Alexandre Song et de pas mal d’autres, ils avaient l’air déterminé de laver cet affront là et d’apporter à l’équipe du Cameroun une victoire au Congo. Mais nous allons jouer au Congo et en face nous avons Claude Leroy, ancien sélectionneur du Cameroun qui connait certainement cette équipe et surtout la mentalité camerounaise à des moments pareils. Je me demande si les choses vont être véritablement faciles ?.
Cette question à tout son sens. Ce d’autant plus qu’aujourd’hui, alors que la qualification pour le dernier tour des éliminatoires exige un minimum de bon sens managérial, les symptômes d’improvisation qui affectent les Lions depuis plus d’une décennie trouvent une inquiétante résonance. L’on se demande toujours quelle mouche a pu piquer les autorités en charge du football camerounais pour qu’ils engagent la procédure de changement d’entraînement alors qu’une certaine dynamique s’était déjà installée chez les Lions. A telle point que Jules Nyongha, d’habitude optimiste, est inquiet : Je continue à penser que cette équipe peut se qualifier à condition que tout soit mis en ordre. Malheureusement nous vivons en ce moment dans une sorte de turbulence au niveau de notre football, notamment sur le plan de la gestion technique par la fédération et de la gestion administrative par le ministère en charge des Sports. Pis, il y a désormais les affaires de justice et autres qui auront forcément une incidence sur notre football. C’est tellement instable qu’on se demande finalement où est ce qu’on va ?
[b Reconquérir
Avant l’arrivée de Volke Finke aux commandes des Lions, la première place de ce groupe I était promise au Cameroun. Il suffisait d’arracher au moins le nul au Togo pour consolider son fauteuil de leader. Après la défaite de Lomé, on se demande aujourd’hui si cette équipe a encore un avenir. Les Lions errent désormais comme ces boxeurs sonnés qui refusent la réalité. Certains s’accrochent, Nkoulou, Chedjou et Enoh. Quelques-uns déçoivent, Charles Itandje et Vincent Aboubakar. D’autres avancent gonflés d’une suffisance détestable, Song Bilong et Stéphane Mbia. Les plus brillants, pour diverses raisons, s’excluent et s’ennuient, Samuel Eto’o et Benoit Assou-Ekotto. Quant aux jeunes loups (Joël Matip, Fabrice Olinga, Yannick Ndjeng et bien d’autres), ils ont encore du boulot.
Faut-il, dans ces conditions, continuer à avoir confiance aux Lions malgré les errements de Lomé ? Oui. Mais Volke Finke devra faire de vrais choix. En commençant par titulariser le très prometteur Sammy Ndjock dans la cage des Lions. On le sait depuis, la formation camerounaise, ce n’est plus une équipe mais une addition d’intérêts divergents. Et pourtant, si l’on dépasse la sinistrose ambiante, l’équipe du Cameroun peut rêver à des lendemains qui chantent. Bien sûr, les Lions auront encore à vivre des victoires hésitantes (style Jean Paul Akono), des nuls inquiétants, voire des défaites humiliantes, comme face au Cap-Vert, à Praia. Mais le groupe Cameroun a surtout beaucoup d’atouts pour reconquérir les sommets. Ils devront le concrétiser dimanche à Kinshasa, s’ils ne veulent pas regarder le Mondial brésilien à travers le petit écran.
