Emprunt Obligataire: L’opération est lancée à Douala

Le ministre des finances a expliqué les contours de l'opération lors d'un point de presse organisé ce jeudi à Douala...…

Le ministre des finances a expliqué les contours de l’opération lors d’un point de presse organisé ce jeudi à Douala…

Le début des souscriptions annoncé pour le 06 décembre prochain
Le ministre des finances Lazare Essimi Menye a officiellement lancé ce jeudi 18 novembre 2010 à Douala, l’emprunt obligataire de l’Etat du Cameroun. L’émission est dénommée ECMR 5,60% net 2010-2015. Cet emprunt est supposé être remboursé sur une période de cinq ans. La période de souscription effective démarrera le 6 décembre prochain et s’achèvera le 15 décembre. Toute personne physique et morale résidente et non résidente de la communauté des états d’Afrique centrale peut souscrire à ces titres de créances qui seront logés au compartiment Obligations de la Douala Stock exchange, la bourse de Douala. La valeur nominale unitaire est de 10 000 Fcfa ainsi que le prix de souscription par obligation. Le taux d’intérêt nominal est de 5,60% par an. Le remboursement du capital se fera sur une base annuelle, à compter de l’année 2012 par l’amortissement constant et qui sera issu du capital à chaque date d’anniversaire de la date de jouissance. Un compte spécial sera ouvert dans les livres de la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC) et devrait être approvisionné régulièrement pour le remboursement des différentes échéances. Le ministre des finances a aussi indiqué que les titres seront dématérialisés et ne devraient pas donner lieu à la remise d’un support papier. Ces titres seront inscrits en compte auprès des banques prestataires de services d’investissement (PSI) agrées par la Commission des marchés financiers et uniquement négociables sur le marché secondaire auprès de la DSX.

Les objectifs du gouvernement ne rassurent pas
Se prononçant sur la pratique de l’emprunt obligataire par l’état camerounais, le gouvernement a indiqué que ce mode de financement était d’une part une résolution des états de la CEMAC à mobiliser une plus grande épargne interne pour la réalisation de ses projets de développement. Ce sera la première fois que le Cameroun aura recours à ce type de financement pour son économie. L’emprunt obligataire dans ce contexte se présente généralement comme un prêt qu’un groupe de personnes physiques ou morales devra faire à l’état, pour qui cela constituera une dette à moyen terme. Le gouvernement a indiqué que les fonds collectés seront destinés à la réalisation de 14 projets d’investissement sur lesquels la quote-part du Cameroun est estimée à un peu plus de 200 milliards de Fcfa: Sont notamment concernés, la construction du barrage réservoir de Lom Pangar (72 milliards de Fcfa), du barrage de Memve’ele (12 milliards de Fcfa), de la modification du tracé du Pipeline Tchad Cameroun, de la construction du port en eau profonde de Kribi d’un montant de 21 milliards de Fcfa, des projets miniers, des projets cobalt et nickel de Lomié (30 milliards de Fcfa), des projets de télécommunications avec la construction de 3200 km de fibre optique (5 milliards de Fcfa). De prime abord, on relève que la performance de l’emprunt – assez correcte – est de nature à susciter une certaine adhésion. Malgré un taux de rémunération à seulement 5,6%, le fait qu’il soit exempte de toute imposition lui procure un certain avantage. L’architecture même de l’emprunt n’a pas encore été clairement présentée au public et l’opération pourrait avoir un succès mitigé. Dans les milieux financiers camerounais certains estiment que les délais de décision accordés aux souscripteurs potentiels sont très courts.

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La nécessité de maitriser l’opération avant de s’engager
Cependant l’état n’a pas clairement expliqué comment est ce qu’il comptait à terme, garantir le remboursement des différents placements. D’un autre côté, le fait que les titres ne puissent pas être renégociables dans un cadre autre que la DSX risque de réduire l’attrait des investisseurs qui préfèrent très souvent des titres de créances plus flexibles. De même, tel que présenté par le ministre des finances, en souscrivant à une obligation, on sera tenu d’avoir un compte-titres auprès d’une banque prestataire de services d’investissement (PSI) agrées. Or ce type de comptes engendre généralement des frais fixes de création et des frais variables de gestion, dont les montants et les taux n’ont pas encore été clairement présentés. Ces sommes changent d’une banque à l’autre mais elles seront de nature à atténuer fortement la performance d’un placement, surtout si le compte ne contient que peu de valeurs. Certains souscripteurs personnes physiques risqueront de se trouver à la fin de l’opération avec moins d’argent qu’escompté, surtout s’ils ne se renseignent pas suffisamment sur le fond même de l’opération. La réaction des investisseurs est donc très attendue. Il y a quelques semaines, le ministère des finances présidant l’ouverture des journées de l’assurance a invité les compagnies de ce secteur à s’investir dans l’opération. Mais déjà des experts ont fait savoir que les 200 milliards ne seront pas facile à couvrir, en raison de nombreuses variables inconnues. Cela explique peut-être la préparation par l’Etat d’un autre éventuel emprunt pour 2011.

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