Dans un communiqué publié cette semaine, l’institution de Bretton woods s’inquiète du rythme d’endettement du pays de Paul Biya et fait des recommandations.
Un communiqué de son conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) publié cette semaine, invite à nouveau les autorités camerounaises à limiter les emprunts non concessionnels aux projets macrocritiques, pour lesquels aucun financement concessionnel n’est disponible. Pour le l’institution financière, le pays «court un risque élevé de surendettement».
Le Fonds monétaire international (FMI) recommande à l’État camerounais de préserver la viabilité de la dette en respectant strictement le plan de décaissement pour les prêts contractés, mais non décaissés.
«L’amélioration du climat des affaires et de la gouvernance est essentielle pour promouvoir une croissance inclusive et dirigée par le secteur privé, estime le FMI, appelant notamment à des mesures audacieuses visant le renforcement de l’application des contrats, l’amélioration de la conformité avec les recommandations de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE), la réduction des prêts non performants et la résoudre de l’équation des banques en difficulté.
Le FMI juge essentiel l’implémentation de nouvelles mesures visant à diversifier la base d’exportation et à améliorer l’efficacité des investissements. Pour libérer le potentiel de croissance du Cameroun. Le Fonds invite en outre à maintenir le cap sur l’assainissement budgétaire pour constituer des tampons fiscaux et externes, à élargir l’assiette des recettes non pétrolières, à réduire les exonérations fiscales discrétionnaires, à lutter contre la fraude et l’évasion fiscales et à améliorer l’administration fiscale et douanière.
Autres recommandations à l’endroit des autorités camerounaises, s’attaquer de toute urgence, aux risques financiers et fiscaux associés à la Société nationale de raffinage (Sonara), victime en fin mai 2019 d’un grave incendie ayant décimé l’essentiel de son plateau de production. Sa restructuration devant reposer sur une analyse coûts-avantages approfondie de toutes les options disponibles.
S’agissant de l’accord au titre pour la facilité élargie de crédit (FEC) approuvé le 26 juin 2017 pour un montant total d’environ 666,1 millions de dollars, le FMI a annoncé un nouveau décaissement de quelque 76,1 millions de dollars, portant ainsi le total à ce jour à environ 590 millions de dollars. Dans le même ordre d’idées, le FMI a accepté la demande de dérogation des autorités pour non-respect des critères de réalisation continus, s’agissant de la non-accumulation de nouveaux arriérés de paiements extérieurs, sur la base des mesures correctives prises.
Toujours est-il que, pour le Fonds, les performances du Cameroun, dans le cadre du programme triennal soutenu par la FEC, «ont été mitigées» : si tous les critères de performance à fin juin 2019 ont été respectés, 4 des 5 objectifs indicatifs pour la même période «n’ont pas été atteints», les réformes structurelles avançant «mais avec des retards».
Le Cameroun ne prend généralement pas très au sérieux les alertes du FMI. Beaucoup de ses cadres en charge des questions économiques estiment que le pays reste dans la marge d’endettement admise en zone Cemac.