Famine dans la Corne de l’Afrique: Les pays riches accusés

Ils ont réagit trop lentement et sont encore amorphes alors que s'annonce une nouvelle vague de la famine cette fois…

Ils ont réagit trop lentement et sont encore amorphes alors que s’annonce une nouvelle vague de la famine cette fois dans l’ouest du continent

Des organismes d’aide humanitaire ont fait savoir mercredi 18 janvier 2012 à Londres en Angleterre, que des milliers de personnes sont mortes inutilement et des millions de dollars ont été gaspillés parce que la communauté internationale n’a pas réagi assez rapidement aux signes de famine en Afrique de l’Est. Dans une étude intitulée «Un retard dangereux», Oxfam et Save the Children dénoncent «une culture d’aversion au risque» ayant entraîné, selon elles, un retard de six mois dans l’aide apportée par la communauté internationale. Les agences humanitaires et les gouvernements ont trop tardé à accroître leur réponse à la crise et beaucoup de donateurs voulaient avoir des preuves de la catastrophe humanitaire avant d’agir, note le rapport. D’après ces ONG, les premières alertes ont été données dès août 2010, mais il a fallu attendre juillet 2011 avant qu’une réponse à grande échelle soit apportée. Le taux de malnutrition avait alors largement dépassé le seuil d’urgence dans certaines parties de l’Afrique de l’Est et la crise faisait déjà l’objet d’une large couverture médiatique, rappellent-elles. Tout comme la communauté internationale, les organismes ont leur part de responsabilité dans les délais qui avaient coûté la vie à de nombreux Africains, et ils doivent aussi tirer des leçons de cette expérience, a fait savoir Barbara Stocking, la directrice d’Oxfam. Nous ne pouvons plus tolérer que perdure une situation aussi grotesque: le monde sait qu’une catastrophe se prépare mais l’ignore tant qu’il n’est pas confronté aux images d’enfants affamés à la télévision, a ajouté son homologue de Save the Children, Justin Forsyth.

Le gouvernement britannique estime qu’entre 50 000 et 100 000 personnes sont mortes en raison de la famine, principalement en Somalie. L’Éthiopie et le Kenya ont aussi été touchés, mais les organismes d’aide humanitaire ont pu intervenir plus facilement dans ces deux pays qu’en Somalie, ravagée par la guerre. D’après l’ONU, quelque 250 000 Somaliens sont encore menacés par la faim et plus de 13 millions de personnes ont besoin d’aide. Le rapport souligne que la sécheresse et le prix élevé de la nourriture pourraient entraîner une nouvelle famine, cette fois dans la région du Sahel, à l’ouest de l’Afrique. Les pays du Sahel présentent un déficit céréalier de 25% par rapport à la campagne écoulée. Cette forte baisse céréalière risque d’affecter les ménages, surtout, les plus vulnérables en occasionnant la perte en vie humaine dans beaucoup de pays, a prévenu le responsable pour la région, d’Oxfam. Selon Eric Hazard, les principales causes du déclenchement de la crise s’expliquent, entre autres, par les faibles précipitations et les niveaux d’eau plutôt bas, les récoltes et les fourrages limités, une diminution des transferts d’argent de fonds des migrants et les prix élevés des denrées alimentaires. La région du Sahel a déjà connu une crise alimentaire d’une grande ampleur en 2010. Selon des experts, les populations qui se remettent encore de la dernière crise sont extrêmement vulnérables à tout nouveau choc, tels que la hausse des prix alimentaires, les mauvaises récoltes ou la perte de leurs animaux. Ces populations ont besoin d’aide maintenant pour renforcer leur résilience avant l’année prochaine. La question devrait préoccuper les dirigeants des pays comme le Tchad et le Cameroun qui ont aussi une forte population sahélienne.

Des femmes avec des enfants dans les camps
Associated Press)/n