Il entretient le flou sur sa candidature, mais a un projet ambitieux dont voici les axes!
Face à la presse vendredi dernier à Douala, le patron de la kadji sport académie, membre du comité exécutif de la Fécafoot, continue d’entretenir le flou sur sa candidature. Il a plutôt déroulé un projet ambitieux.
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Gilbert Kadji |
Déclaration de Gilbert Kadji au sorti de la conférence de presse très courue qu’il a donné le vendredi, 06 février 2009 à l’hôtel Sawa à Douala. Journalistes, membres de clubs, amoureux du football attendaient le scoop qui n’est finalement n’est pas venu après environ trois heures « d’échange sur le football », comme il a lui même qualifié la rencontre. En lieu et place de l’officialisation de sa candidature à la présidence de la fédération camerounaise de football (Fecafoot), il a plutôt déroulé sa feuille de route au public. Un projet sur lequel il dit avoir travaillé avec plusieurs personnes et qui porte sur différentes facettes du sport roi, « par ce que aujourd’hui, le football, c’est du bizness avec plusieurs corps de métiers » selon M. Kadji. Tout au long de la conférence, le patron de centre de formation Kadji sport académie (Ksa), n’a pas arrêté de martelé que « le plus important aujourd’hui, c’est d’analyser un projet et de voir quelles sont les solutions possibles à apporter pour le développement du football camerounais. Cette discipline doit être gérée comme une vraie entreprise. Il faut investir pour pouvoir avoir des ressources demain ». Alors, comment procéder ? A cette question, Gilbert Kadji a déjà des solutions :
D’abord, le Cameroun doit se doter d’un championnat élite one comme two à 20 clubs, et non 14 en élite one comme c’est le cas actuellement. Un championnat à 20 qui devrait regrouper les équipes issues des grandes villes du pays et qui permettra d’atténuer les tensions observées très souvent au cours de la saison. De même, le patron de la ksa estime que la création d’un club ne doit plus être l’apanage d’un seul individu qui y investi. D’où l’importance du changement du statut des équipes qui doivent être transformées en associations sportives comme en Europe. Cette formule va offrir la possibilité à toute personne intéressée par l’équipe de sa ville, région ou zone, de s’inscrire en tant que membre et d’en devenir pourquoi pas, le président quelques années plus tard. Les initiatives privées, tribales ne peuvent pas durer, et il faudra par ailleurs étudier les mécanismes de montée et de descente au bout de quatre ans. Gilbert kadji pense en effet, que le Cameroun doit avoir une saison sportive de quatre ans, et non plus un an. Au bout de ces quatre années, l’on saura alors quels clubs sont maintenus, ceux qui descendent et ceux qui montent en élite one. « C’est un rêve utopique », a immédiatement réagi un journaliste présent à mi-voix.
Mais M ; kadji est convaincu que cette formule va permettre au bout de quatre ans, « d’avoir des clubs mieux structurées et forts ». Des mesures devront être prises pour éviter la disparition des équipes, selon M ; kadji qui reconnaît en passant, qu’il risque d’avoir une difficulté au niveau de l’élite two.
Sur le marketing
Le patron de la ksa propose « une solution de financement par emprunt ». L’argent obtenu, servira exclusivement au développement du football qui « doit être un spectacle qui draine des foules et logiquement des sponsors ». Le budget d’une équipe pourrait également s’élever à 200 000 000F CFA, et ces fonds peuvent être trouvés. Le sempiternel problème d’infrastructure peut être résolu grâce au concours des pouvoirs publics. Pour lui, « pour le championnat, on n’a pas nécessairement besoin d’un stade de 70 000 places, un stade de 5 000 places suffit. Avec un budget moyen de 1 000F CFA par spectateur dans un championnat à vingt clubs, en multipliant 1 000F CFA par 5 000 places après 19 journées, on atteint les 95 000 000 de F CFA par exemple. Ajouté aux retombées des droits de retransmission du championnat et du sponsoring, vente des maillots, le budget sera atteint ». Gilbert kadji soutient qu’il faut également revoir les horaires des matches, jouer en soirée en non sous le soleil de l’après-midi, sera un atout pour les joueurs, et pourra drainer le public dans les stades. Il insiste sur les droits de retransmission télévisés du championnat et souligne : « Si les télévisions locales ne peuvent pas acheter les droits, il faudra alors créer, le fecafoot tv ». Faisant sans doute allusion au partenariat foireux Fecafoot- Gateway Broadcast Services (Gbs), il estime que le Cameroun n’a pas besoin d’aller chercher des partenaires à l’étranger. La fédération et les chaînes de télévisions nationales, peuvent négocier de sorte que chaque partie y trouve son compte. La retransmission des matches à la télévision, va par ailleurs permettre de limiter les erreurs d’arbitrage, argumente-t-il. Et puisqu’on ne saurait parler marketing sans évoquer la transparence dans la gestion des fonds, Gilbert kadji pense qu’il faut absolument mettre sur pied des mécanismes de contrôle des fonds. Dès le début de la saison sportive, l’on doit clairement connaître le montant des budgets, comment ils sont repartis, et attendre en retour les justificatifs de l’utilisation desdits fonds. A ce sujet, M. Kadji à quelque peu surpris les personnes présentes, en annonçant que le budget doit être de sept milliards de F CFA. Nullement impressionné par le remous dans la salle, il estime que ce montant peut être trouvé, « en faisant un rapide calcul, vous verrez que si le football camerounais à l’intérieur est intéressant, il peut générer trois milliards de F CFA en recette de match, en sponsoring, droits de retransmission télévisés. 7 milliards de F CFA, ça paraît énorme, tout simplement parce que ce n’est pas encore véritablement un spectacle », argumente-t-il. Toujours sur le plan financier, il demande la revalorisation du salaire des joueurs. Au lieu de 50 000F CFA qu’un joueur de l’élite one gagne dans la plupart des clubs actuellement, il doit pouvoir avoir un salaire de 200 000F CFA à 250 000F CFA. La masse salariale doit représenter environ 60 000 000F CFA, comme en Europe où les salaires des footballeurs représentent près de 70% des charges du club. Avec un salaire décent, ça permettra de créer de véritables stars du ballon rond, de susciter le rêve, « et les spectateurs pourront également acheter des maillots de celles-ci. Ce qui constitue une rentrée financière non négligeable».

Sur la formation des jeunes
Gilbert kadji déclare qu’il faut absolument que les équipes des élites one et two, soient doter des centre de formation, et les jeunes qui y seront vont constituer la réserve de l’équipe première. De même, il faut que la formation aille à la rencontre des jeunes des lycées, collèges et autres institutions. Il demande la mise en place d’un budget à allouer au fonctionnement « d’un championnat scolaire », qui devra regrouper les différents établissements. Compte tenu des enjeux d’un tel championnat (sur le plan financier avec des primes importantes par exemple), cela va amener les dirigeants à engager des entraîneurs qualifiés pour coacher les équipes de l’établissement, « il faut absolument susciter l’intérêt du foot chez les jeunes scolaires, même si ceux-ci ne deviendront pas plus tard, des footballeurs professionnels », indique M. Kadji.
Ce projet est certes ambitieux comme il le reconnaît lui-même, mais pas impossible. Il a alors invité les médias et observateurs dans la salle, a susciter un débat autour dudit projet, « qui ne peut pas se réaliser s’il n’y a pas l’implication des pouvoirs publics à travers la construction des stades. Il revient aussi à la fédération de mettre à la disposition des clubs, des moyens techniques pour mieux se déployer. L’aboutissement de ce projet ne dépend pas exclusivement de moi. Beaucoup de choses doivent d’abord se mettre en place, j’attends des garanties avant de répondre à votre interrogation. Ça ne sert à rien de faire appelé président de la Fecafoot, si on n’a pas de projet clair, d’actions à mener et les moyens nécessaires pour le développement de ce football », soutient mordicus Gilbert Kadji.
Excellent projet, feuille de route utopique, mais comment compte-t-il matérialiser les détails sus cités s’il n’est pas lui-même à la présidence de la Fecafoot pour le faire ? Pas de mal de question ont fusé, mais Gilbert Kadji est resté dans le flou jusqu’à la fin de la conférence de presse. « Sa position indécise montre qu’il ne peut pas diriger la Fecafoot » estime un confrère.
Quoi qu’il en soit, la fin de cette rencontre, a laisse plus d’un, sur sa faim.

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