Fer de Mbalam: L’offensive chinoise

L'entreprise Hanlong a relancé une offre sur le groupe Sundance Ressources, des négociations seraient en cours L'entreprise chinoise Hanlong Minning…

L’entreprise Hanlong a relancé une offre sur le groupe Sundance Ressources, des négociations seraient en cours

L’entreprise chinoise Hanlong Minning Investment a lancé une offre publique de rachat sur des actions de Sundance Ressources, l’interlocuteur actuel des gouvernements camerounais et congolais, sur ce projet d’exploitation. Pour rappel, depuis la disparition de presque toute l’équipe dirigeante de Sundance en juin 2010 suite à un crash d’avion, les négociations ont connu du lest. La firme australienne n’a toujours pas obtenu la licence d’exploitation, malgré les assurances du gouvernement camerounais. Quelques jours avant l’accident, on avait pourtant cru un accord proche. Geoff Wedlock, le responsable du groupe décédé dans le crash, s’était voulu rassurant à la sortie d’un entretien avec le président Biya. On semble bien loin de cette époque aujourd’hui. Face à la proposition chinoise, George Jones le nouveau manager général de Sundance a invité les actionnaires à la prudence. L’offre selon lui ne présentait pas un aspect pertinent de manière à rassurer l’actionnariat. Une indication difficile à suivre, car le cours des actions de l’entreprise a augmenté vendredi 22 juillet dernier, à la suite de cette avance des chinois. Le patron de Sundance se dit prêt à discuter. Mais de toute évidence, le groupe ne veut pas lâcher le projet de Mbalam. Nous avons ouvert des négociations avec de potentiels partenaires, soit pour des joint ventures, soit pour des financements sur projet d’exploitation du fer de Mbalam, situé entre le Cameroun et le Congo. Cependant, Sundance ne manque pas de vision, et possède la passion et l’expertise technique pour mener à bien l’ensemble des opérations a fait savoir Georges Jones.

Malgré l’assurance affichée des dirigeants de Sundance Resources, le chinois Hanlong fait peur. Il possède déjà 18,6% du groupe. Récemment, il a racheté à un prix jugé insolent une entreprise australienne qui développe un projet minier en Namibie et possède 59% d’une autre grosse entreprise minière australienne. D’un autre côté, le contexte politique international semble favorable aux chinois. Même si officiellement le gouvernement camerounais reste équilibré dans ses relations avec ses partenaires, de nombreux médias locaux au Cameroun semblent indiquer que le voyage du président Paul Biya en Chine allait au-delà de la simple courtoisie diplomatique. Le chef de l’Etat serait allé demander le soutien politique de la Chine face à un occident qui revendique de plus en plus les transformations de régime dans le monde. Certaines sources font savoir que ces paramètres donnent un poids lourd à l’entreprise chinoise Hanlong dans les négociations. Pour en saisir la raison, il faut relever que l’entreprise Sundance Ressources, qui elle-même est maison mère de Camiron, sa filiale camerounaise, négocie encore avec les autorités pour obtenir son permis d’exploitation. C’est cette négociation là que les chinois veulent racheter aux australiens.

L’enjeu est de taille. Car les australiens exigeraient une vraie contrepartie de la part du partenaire étatique. Une exigence que les autorités camerounaises ont souvent du mal à satisfaire, et que les chinois pourraient ne pas poser sur la table des négociations. Au niveau du groupe Sundance Resources, on a pris la pleine mesure de la situation, mais ses dirigeants restent confiants. Le manager général de la firme australienne a fait savoir qu’ils envisageaient toujours de débuter les travaux d’ici la fin de l’année 2011. D’ici là, a fait savoir Georges Jones, l’entreprise dévoilera le partenaire stratégique qui les accompagnera dans ce projet. Si les chinois remportaient cette bataille, ils contrôleraient ainsi le gisement, le chemin de fer et le port. Le bras de fer sur le projet de Mbalam se poursuit.

Georges Jones le manager général de Sundance ressources compte batailler jusqu’au bout