La firme australienne a signé hier à Yaoundé le contrat de réalisation des infrastructures ainsi que les conventions dee concession portuaire et ferroviaire
Sundance Resources gagne en crédit pour l’exploitation du fer de Mbalam. La firme australienne a trouvé, comme convenu dans l’accord signé avec le gouvernement le 29 novembre 2012, des partenaires stratégiques chargés de la réalisation de la mine, du chemin de fer et du terminal minéralier, composantes du projet d’exploitation du gisement de fer de Mbalam, dans la région de l’est du Cameroun.
Cam Iron, société de droit camerounais dont Sundances Resources est actionnaire majoritaire avec 90% des parts, a signé hier, à la salle des huis clos du Palais des congrès de Yaoundé, la Concession du chemin de fer ainsi que la Convention de Concession du Terminal Minéralier au port de Kribi avec l’Etat camerounais. Les deux conventions portent sur une durée de 25 ans dès leur mise en service. Cam Iron a signé par ailleurs un contrat Engineering Procurement Construction (EPC) avec la filiale africaine de la société portugaise Mota Engil qui assurera la construction de l’ensemble des infrastructures du projet. Cam Iron a également signé un contrat avec la première banque du continent, la Standard Bank d’Afrique du Sud (venue dans le portefeuille de Mota Engil) pour la mobilisation des fonds en vue de la réalisation de ces infrastructures.
Les deux partenaires de Sundances Resources ont, dès la signature des conventions [intervenue le 05 juin 2014, ndlr] six à neuf mois pour le bouclage financier du projet qui nécessite 3900 milliards de F CFA dans ses différentes phases. « Plus que le budget de l’Etat du Cameroun » [3312 milliards de F CFA en 2014, ndlr], a reconnu le Premier ministre camerounais, Philémon Yang, qui présidait la cérémonie de signature des différentes conventions en présence du Directeur général de Sundance Resources, Giulio Casello.
Après le 05 juin 2014
La firme australienne Sundance Resources projette de boucler le financement du projet d’ici à la mi 2015 et de prendre ensuite trois ans et demi pour la construction des infrastructures, d’après un communiqué publié ce 06 juin. Une fois les financements mobilisés, le partenaire Mota Engil Afrique devra construire les 510 Km de voie ferrée reliant la mine de Mbarga au terminal minéralier de Lolabe à Kribi ; les 70 km de rails reliant la mine de Nabeba au Congo et le chemin de fer camerounais ; les réserves du terminal pouvant contenir les 35 millions de tonnes de fer par an que produira Cam Iron et Congo Iron (la mine de Nabeba qu’exploitera également Sundance Resources).
Les trois négociateurs du gouvernement qui ont mené les discussions jusqu’à ce jour sur le projet ont été félicités par le Premier ministre qui leur a demandés de continuer à « défendre les intérêts du Cameroun ». Il s’agit de : Financia Capital, société de droit camerounais et conseiller financier du gouvernement ; SRK Consulting Africa, cabinet de droit Sud-africain agissant en tant que conseil ferroviaire et portuaire ; Squire Patton Boggs, cabinet d’avocat de droit américain et Gide Loyrette Nouel A.A.R.P.I (France) agissant en tant que conseils juridique.
« Le permis d’exploitation ne sera délivré que lorsque toutes les garanties seront assurées », a indiqué Serge Yanic Nana, Dg de Financia Capital – chef de file des conseils du gouvernement camerounais – à Journalducameroun.com. Serge Yanic Nana explique que le choix porté sur la Standard Bank permettra à cette dernière de syndiquer des bailleurs de fonds pour obtenir des financements structurés. L’objectif étant d’éviter « de plomber l’endettement du Cameroun ». Pour le pays enfin, il s’agit beaucoup moins d’un projet minier que d’un projet d’infrastructures, a relevé le DG de Financia Capital, dans la même perspective que le président du Conseil stratégique de négociation et de suivi des projets miniers structurants, Louis-Paul Motaze.
Les revenus cumulés de l’Etat en moyenne sur 25 ans seront de 300 milliards de FCFA avec un peu moins de revenus les 10 premières années (Phase I) et beaucoup plus de revenus les 15 dernières années (Phase II). 2/3 du minerai de la phase I proviendra de la mine du Congo alors que la phase II correspondra à 100% au minerai camerounais qui devra être enrichi à travers une unité d’enrichissement.
On se rappelle que c’est le 27 septembre 2012 que les projets miniers du Congo Brazaville et du Cameroun, exploités par Sundance Resources, ont été mutualisés. Les réserves du minerai camerounais sont riches en silice tandis que celui de Nabeba est plutôt riche en aluminium. Leur mutualisation augmente leur valeur commerciale. D’ailleurs, Sundance Resources a déjà trouvé preneur. Le fonds Noble Resources International, a signé un accord avec Sundance le 25 mars 2014, à partir duquel il s’engage à acheter tout le fer produit par les mines du Congo et du Cameroun pendant 10 ans.
Avec toutes ces conditions, se flatte le chef des conseils du gouvernement camerounais, le projet d’exploitation du gisement de fer de Mbalam au Cameroun et de Nabeba au Congo est certainement l’un des plus grand projets de minerais de fer en Afrique qui prendra forme dans les 12 prochains mois, en attendant, entre autres, la signature de l’accord bilatéral Cameroun-Congo de transport transfrontalier des minerais.
Le communiqué de Sundance Ressources sur ses nouveaux partenaires: Motal Engil Afrique et Standard Bank
La fiche technique officielle du projet de Mbalam
