Dr Olivier Bile s’insurge contre le fait qu’une semaine après le début de la campagne électorale, le soutien de l’administration prévu par la loi ne soit toujours pas disponible
Olivier Bile, candidat à la présidentielle camerounaise du 09 octobre prochain a dénoncé hier jeudi 29 septembre, le fait que le soutien financier de l’administration pour la campagne électorale, ne soit pas encore disponible une semaine après son lancement. Nous sommes dans une situation où on ne comprend rien à rien, je me demande pourquoi l’administration fait toujours preuve d’autant de fébrilité, chaque fois qu’elle doit reverser aux candidats, sa contribution pour la gestion de la campagne électorale a t-il déclaré, lors d’un débat diffusé sur une chaîne de télévision locale. Selon lui cette attitude de l’administration relève de la « provocation » et est de nature à fausser l’équilibre du jeu politique. En 2004 alors que j’étais directeur de campagne d’un parti politique, c’était toujours la même chose a-t-il rappelé. Faisant preuve d’un peu plus de retenue, le Professeur Eric Mathias Owona Nguni, politologue camerounais, a fait remarquer que la non-disponibilité des fonds de la campagne a un impact négatif sur l’équilibre des forces entre les candidats. Le financement de la campagne fait parti des contraintes que les compétiteurs doivent affronter, il est essentiel que la déontologie de la concurrence soit respectées, si la loi prévoit que les partis soient financés, il faudrait s’assurer que cela est fait a-t-il soutenu dans le même ordre d’idées qu’Olivier Bile. Au total, 690 millions de FCFA devraient être répartis entre les différents candidats.
Du côté du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, on semble moins inquiets. Selon certains médias, le parti du Président sortant Paul Biya candidat à sa propre succession, aurait mobilisé rien que dans la Région du Centre près de 25 millions de FCFA, soit presque la part prévue pour chaque parti politique. Le Professeur, Jaques Fame Ndongo, délégué à la communication du RDPC donne l’explication suivante: Pour aller à une élection présidentielle, il faut se préparer, le RDPC s’est préparé pour cette élection, et nous avons énormément travaillé. Notre partie bénéficie aujourd’hui de la contribution de ses membres qui acceptent de se sacrifier pour soutenir la campagne du candidat de leur choix. Ce sera la première fois depuis le retour du multipartisme qu’une campagne électorale présente une disparité aussi profonde entre les prétendants à la magistrature suprême. On a l’impression que les autres candidats ne sont pas effectivement préparés, parce qu’on assiste à une campagne dans laquelle on a 23 candidats inexistants et de l’autre côté, un candidat qui monopolise toute l’attention, fait remarquer le professeur Claude Abe. Avec ce problème de financement de la campagne, se pose celui plus globale du financement des partis politiques au Cameroun. Lorsqu’on voit le déploiement du RDPC, c’est presque effrayant, rien que le nombre d’affiche apposées dans toutes les grandes villes, peuvent coûter au minimum 500 millions, fait remarquer le journaliste Ananier Rabier Bindi. Le RDPC s’est toujours défendu de puiser ses ressources financières dans les caisses de l’Etat. 62 hauts cadres du parti au pouvoir, sont aujourd’hui détenus, pour des affaires de détournements des fonds publics. Certains d’entre eux auraient confié avoir utilisé l’argent pour soutenir le parti.
