Placée à la tête de certaines banques locales, la filiale camerounaise de cette institution financière a réussi à mobiliser des capitaux sur un terme de 14 ans dans le cadre d’un projet énergétique
Une maturité exceptionnelle de prêt à 14 ans
La filiale camerounaise de la Standard Chartered Bank se dit satisfaite de sa présence parmi les partenaires financiers du projet de construction de la centrale thermique à gaz de Kribi, localité située dans la région sud du Cameroun. Chef de file d’un groupe de banques en activité au Cameroun (SGBC, Attajariwafa, Afriland First Bank et la BICEC), elle a réussi à réunir jusqu’à 40 milliards de FCFA pour soutenir le projet. Mais la satisfaction de ses dirigeants, tient plus du fait d’avoir réussi à étaler la durée de l’emprunt sur 14 années, une première au Cameroun. C’est une opération exceptionnelle aussi bien dans sa nature et la structure mise en place, que dans la longueur et la durée du financement. C’est la première fois au Cameroun qu’on met en place un financement sur 14 ans, même si c’est découpé en deux facettes, a déclaré Mathieu Mandeng, le Directeur Général de la Standard Chartered Bank Cameroon.
Plusieurs experts ont admis le caractère exceptionnel du processus. En effet, les règles de financement éditées par la Commission Bancaire d’ Afrique Centrale n’autorisent pas des octrois de crédit sur une période supérieure à 7 ans grâce au moyen des contraintes prudentielles. Il a fallu trouver une structure très innovante et la standard Chartered Bank a pu la trouver. Effectivement nous nous sommes associé à un certain nombre d’autres banques locales, pour trouver ce financement pour un projet vital pour l’Economie a fait savoir monsieur Mandeng.
Pour un gain certainement juteux
Standard Chartered Bank présente certains avantages à cette opération. Selon son manager, elle permet à l’emprunt de coûter moins cher, même s’il s’est montré discret sur le taux de remboursement. Je peux vous dire que le taux d’intérêt ici est intéressant. Mais si l’opération a été rendue possible, c’est en partie à la compréhension des autres partenaires, la garantie donnée par l’Etat du Cameroun et plus loin encore, la garantie accordée par la Banque Mondiale, a expliqué Mandeng. Concrètement l’opération consiste en une solution de 7 ans +7ans, sous forme de « Project Financing ». Les différentes parties s’engagent pour deux périodes de sept ans combinés. Au terme de la première moitié, les banques participantes ont la possibilité soit, de reprendre leurs capitaux, soit de les réinjecter dans le projet aux mêmes conditions en principe. Si une banque veut se retirer, sa participation peut être rachetée par l’une des banques de la file, sinon par l’Etat, et au cas marginal où l’Etat ne pourrait pas, interviendrait une garantie de la Banque Mondiale détaille le DG de la Standard.
Pourtant bien que présentant ce concept comme une innovation majeure dans le financement au Cameroun, le responsable financier ne s’est pas clairement montré favorable une réplique de l’opération pour d’autres projets et d’autres structures. L’environnement des affaires au Cameroun s’améliore, mais les contraintes aux financements sont nombreuses, je ne peux pas garantir que nous allons répliquer cette approche de manière systématique. Notre travail aussi c’est d’apporter des solutions innovantes et en fonction de l’évolution des choses, nous continuerons de nous impliquer le plus possible dans l’investissement au Cameroun a fait savoir Monsieur Mandeng. Même si on ignore le niveau exact des gains pour la filiale camerounaise de la Standard Bank, on peut projeter la réalisation d’une bonne opération par celle-ci. Dans l’opération elle aura été arrangeuse, prêteuse, et garante de la sécurité du prêt local. Trois engagements pour trois commissions différentes.
