Financement: Des banques pour soutenir l’agriculture et les PME

Le ministre camerounais des finances en a fait l'annonce la semaine dernière à l'issue des assemblées générales constitutives des deux…

Le ministre camerounais des finances en a fait l’annonce la semaine dernière à l’issue des assemblées générales constitutives des deux structures

Une banque pour l’agriculture, une autre pour les PME
Le gouvernement camerounais a officiellement annoncé mercredi 1 juin, la création de deux nouvelles banques. La Cameroon Rural Financial Corporation (CARFIC) et Banque camerounaise des PME (BC PME S.A) sont les désignations de ces deux institutions. CARFIC s’occupera du financement du secteur agricole et BC PME s’occupera d’apporter son appui aux petites et moyennes entreprises. Le ministre des finances a fait savoir que chacune des deux structures débutera avec un capital initial de 10 milliards de francs CFA. Aucune indication claire n’a été fournie sur d’éventuels objectifs chiffrés des deux institutions de financement nouvellement crées. Seule une déclaration du ministre des finances permet de déduire, que les jeunes porteurs de projets semblent être chacune au c ur de leurs stratégies. Pour Lazare Essimi Menye, les jeunes camerounais doivent s’approprier cette dynamique et monter des projets agricoles qui peuvent être soutenus par la banque agricole ou alors des projets innovants d’entreprises.

Cela devrait toujours selon lui, donner un sens aux efforts de l’Etat dans la mise en place de ces instruments financiers. La procédure de mise en opérationnalité de ces structures n’est pas encore achevée. Après les deux assemblées générales constitutives, elle devrait se poursuivre avec le dépôt des demandes au niveau de la commission bancaire (COBAC) pour avis conforme, normalement, une simple formalité. C’est après que devraient intervenir la nomination des dirigeants et le démarrage des activités. Impossible de savoir pour le moment, si le capitale de la banque sera ouvert, ou si l’Etat restera seul actionnaire. Et enfin il sera question d’avoir des précisions sur le mode de fonctionnement de ces banques. Vont-elles elles-mêmes assurer la gestion clientèle ou alors pourront-elles s’entourer de partenaires pour se déployer de façon efficace dans l’espace économique locale.

Une initiative approuvée avec des réserves
Se plaçant au-delà de toute controverse, des experts estiment que la décision de l’Etat camerounais de créer ces banques est pertinente pour au moins deux raisons. Elle permet d’accroitre la proportion du financement de l’économie au moyen des crédits bancaires (ressources interne), qui est de seulement 10% du produit intérieur brut au Cameroun, pour une moyenne africaine de 35%. En deuxième lieu, les secteurs qui seront la cible des nouvelles institutions (agriculture et PME) sont indiqués, parce qu’abandonnés par les banques commerciales classiques pour ce qui est de l’agriculture, ou alors mal structurés pour ce qui est de l’intervention des micros-finances par exemple auprès des PME. Toujours de l’avis de certains experts, la véritable équation à résoudre dans ce contexte précis, devrait se trouver dans la crédibilité des capacités managériales de l’Etat camerounais, administrateur et actionnaire principal pour un début. L’expérience des initiatives financières managées par l’administration au Cameroun n’invite pas souvent à la confiance.

Des structures analogues sont tombées en faillite par le passé en raison de la mauvaise gestion. Sur cet aspect, le ministre Essimi Menye a assuré pour sa part, que les statuts qui ont été adoptés pour les deux structures prévoient des dispositions visant à permettre qu’elles puissent être bien gérées et produire les effets attendues par la population. Certains autres économistes ont ajouté à cet argumentaire, que les conditions de la mise en faillite des structures comme le FONADER, le FOGAPE ou le crédit agricole par le passé, ont évolué. Il existe aujourd’hui un régulateur sous régional, la COBAC (Commission bancaire d’Afrique centrale) qui a élaboré des ratios prudentiels de prise de risques et qui sonne l’alarme en cas de défaillance. Il n’en demeure pas moins que l’Etat devra démontrer qu’il a les capacités et la probité nécessaires pour mener à bien ces projets au regard de la complexité des secteurs d’interventions. Dans le même temps il est aussi admis que la création de ces deux banques devra s’appuyer sur la base d’une objectivité rigoureuse. Lorsqu’on prend le secteur agricole en exemple, il convient de préciser que des mécanismes de financement axés autour de la coopération existent (Banque Mondiale, fonds d’investissement pour l’agriculture, Banque africaine de développement.). Ces trente dernières années le secteur a ainsi reçu près de 120 milliards de subventions, mais des problèmes demeurent.

Deux structures débuteront avec un capital initial de 10 milliards de francs CFA
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