Financement: Un nouvel emprunt de l’Etat en ligne de mire

Le président de la république du Cameroun a signé un décret habilitant le ministre de finances à lever la somme…

Le président de la république du Cameroun a signé un décret habilitant le ministre de finances à lever la somme de 200 milliards sur le marché financier

Accord pour une opération de 200 milliards
Le Cameroun se prépare à procéder à un nouvel emprunt sur le marché financier. Dans un décret signé le 6 juin, Paul Biya habilite son ministre des finances à recourir à des émissions de titres publics. Le gouvernement a ainsi la faculté de mobiliser jusqu’à 200 milliards de FCFA. Deux mécanismes différents mais complémentaires devraient permettre de réunir cette somme. Le gouvernement pourra procéder d’une part, à l’émission des obligations du trésor, selon la loi des finances 2011, d’un montant global de 150 milliards. D’un autre côté, il va tirer profit de la possibilité que lui offre la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), de placer sur le marché financier, des bons du trésor. Une opération qui ne devrait pas excéder les 50 milliards de FCFA, pour se mettre en conformité avec le décret présidentiel. La décision prise par le président de la République devrait ainsi lancer la procédure de préparation et de lancement de l’emprunt obligataire de 150 milliards de FCFA tel que prévu par la loi des finances. A ce jour il est difficile de savoir si fort du succès de la précédente opération organisée en 2010, l’Etat camerounais fera confiance aux mêmes acteurs. Pour ce qui est de l’émission des bons du trésor, la spécificité de leurs natures fait que la procédure qui les encadre au premier niveau d’arrangement soit clairement définie par la BEAC. De nombreux experts admettent que l’importance des Valeurs d’Etat (bons et canal de la Banque Centrale) tant dans la conduite de la politique de régulation par les taux d’intérêt, que dans le développement et l’approfondissement des marchés financiers, est aujourd’hui certaine. L’objectif est d’une part, de régler la question de la gestion de la dette de l’Etat par le marché et d’autre part, permettre aux Banques Centrales d’asseoir les moyens de leurs interventions dans le cadre d’une politique de marché ouvert.

Une opération à maîtriser
Pour la deuxième année consécutive, le Cameroun procèdera au financement de son économie, au moyen de l’émission des titres d’obligations sur le marché financier. En décembre 2010, il réussissait le pari de réunir la somme de 200 milliards de FCFA, pour le financement dit des projets structurant. Une opération qui a connu un grand succès, grâce notamment à l’activité de nombreuses banques présentes au Cameroun. Pour 2011, il est difficile de savoir si l’opération entraînera le même engouement. Certains souscripteurs n’ont pas caché leur déception, en raison de ce que la commission des marchés financiers (CMF), n’ait pas rappelé à l’Etat l’existence d’une légère inadéquation entre les objectifs présentés pour l’emprunt et les affectations finales. Certains projets comme celui de la capitalisation de la compagnie nationale de transport aérien (CAMAIR CO) ont fait leur entré surprise sur la liste des initiatives bénéficiaires. La grande équation de cette année sera la rémunération de l’emprunt. Avec 5,6% en 2010, le Cameroun proposait ainsi le plus fort taux jamais émis dans la sous région. Cette année, le voisin tchadien qui lui aussi lève des fonds sur le marché a fixé la barre à 6%. Au-delà du risque d’instabilité que présente ce pays, le Cameroun devra faire une offre intéressante pour attirer les investisseurs de la sous région, qui ont désormais près 300 milliards de FCFA confirmés de possibilité d’investissement. Pour ce qui est de l’émission des bons du trésor, leur nature fait qu’ils seront très sollicités. Mais une fois encore tout dépendra des conditions offertes par le gouvernement du Cameroun. Son avantage est qu’il s’étale sur un terme très court. Son inconvénient, son acquisition au niveau primaire est réservée aux seuls Spécialistes de Valeurs du Trésors (SVT). Lorsqu’il est mis à la porté de tous au marché secondaire (La bourse), il devient en même temps peut intéressant.

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