Une cérémonie traditionnelle d’installation a eu lieu au palais des congrès de Yaoundé
Les responsables des services du ministère des finances nommés le 14 juin dernier, par un décret du président camerounais ont officiellement pris leurs fonctions le 20 juin 2013 lors d’une traditionnelle cérémonie d’installation organisée au palais des congrès de Yaoundé. Djibrilla Nana, inspecteur général des services des régies financières; Albert Ndille, Inspecteur général des services administratifs et budgétaires; Modeste Mopa Fatoing, Directeur Général des Impôts; Antoine Félix Samba, Directeur Général du Budget; Moh Tangongho Sylvester, Directeur Général du Trésor, de la Coopération financière et monétaire ont été installés à leur nouveaux postes aux côté de Minette Libom Li Likeng, Directeur Général des Douanes qui est restée en poste sont à pied d’ uvre. Dans son discours de circonstance, le Ministre Alamine Ousmane Mey en charge des finances a vanté les compétences de ses nouveaux collaborateurs indiquant que cela avait fortement contribué à leurs désignations. Parmi les objectifs assignés à l’ensemble de ces dirigeants, l’élargissement de l’assiette fiscale, la mobilisation optimale des ressources pour une exécution régulière et satisfaisante du budget de l’Etat, la diversification des sources de financement de l’Etat, la poursuite du processus de modernisation de la gestion des finances publiques.
Des missions globales qui sont reprises en permanence dans le discours gouvernemental. Pourtant les enjeux d’un Cameroun qui veut devenir émergeant sont devenus plus complexes que la simple mobilisation des recettes. Parmi les défis qu’on évite d’aborder au niveau du ministère des finances, il y a celui de la réduction des délais de paiement des prestations de service dans le cadre de la commande publique et le besoin d’harmoniser ce paiement avec ses conséquences en matière fiscales notamment. De nombreuses études ont démontré qu’un des facteurs qui pèsent sur la survie des petites et moyennes entreprises au Cameroun est au-delà du défi de l’accès au financement, celui de faire face à ses charges administratives du fait des retards pris au sein de l’administration pour les régulariser. Il faut parfois attendre six mois entre le ministère ordonnateur et la trésorerie alors que dans le même temps les services des impôts font prévaloir leurs attributs face à des redevables qui n’ont pas le soutien des banques et qui doivent presque mendier pour se faire payer. Un autre défi des nouveaux dirigeants sera celui d’élaborer une fiscalité réaliste, qui puisse permettre un élargissement effectif de l’assiette fiscale. Cela demande, selon de nombreux commentateurs de la finance publique, une expertise qui dans l’administration camerounaise a été confondue avec l’expérience. Résultat, la relation entre le fisc et les contribuables reste très tendue avec des effets sur les performances fiscales. Sur le plan du trésor et de la coopération financière internationale, un des défis de la gouvernance moderne affectée aux comptes publics demande qu’il y ait une plus grande transparence, surtout lorsque l’économie d’un marché dépend fortement des exportations. Une plus grande visibilité des acteurs sur le niveau de progression dans la consommation des réserves extérieures serait d’un grand atout pour la visibilité des opérations d’imports -exports. Il sera intéressant de voir comment la nouvelle équipe Mey va pouvoir répondre à ces différentes attentes.
