Le gouvernement a confirmé le début effectif du lancement de cette opération, qui devrait rapporter 50 milliards de FCFA dans les caisses de l’Etat
Le gouvernement camerounais a émis jeudi 17 novembre 2011, ses premiers Bons de trésor, pour un montant partiel de 10 milliards de FCFA, et qui devrait arriver à échéance dans 13 semaines. Selon la note d’information sur l’opération, une deuxième émission (10 milliards de FCFA) interviendra le 1er décembre 2011 pour une durée de 26 semaines, la troisième (15 milliards de FCFA) le 08 décembre pour une durée de 13 semaines et enfin la quatrième (15 milliards de FCFA) le 15 décembre 2011 pour une durée de 26 semaines. Pour cette première émission dans la sous-région Afrique centrale, les transactions vont se faire par adjudication (au mieux offrant en termes d’intérêts) par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC). Seules quelques institutions spécialistes des valeurs du trésor (SVT), souscriront auprès de la BEAC et les clients des SVT s’adresseront à leurs banques. La valeur de chaque titre est d’un million de FCFA. Au contraire de l’emprunt obligataire, les intérêts sont payables à la souscription et le capital sera remboursé dès l’arrivée de l’échéance, (donc pour ses premiers titres, après 13 semaines). Le montant global attendu est de 50 milliards de FCFA, une somme qui selon le ministre Essimi Menye des Finances, devrait servir à soutenir le financement de projets structurants déjà engagés, comme le port en eau profonde de Kribi, la construction de barrages, l’amélioration de la distribution de l’eau potable et la réfection des routes. Les bons du Trésor sont communément définis comme étant des titres d’Etat émis en représentation d’emprunts en vue de financer un déficit budgétaire ou de drainer l’épargne monétaire des ménages et autres agents économiques. Les bons du Trésor sont négociables sur l’ensemble des banques intervenant sur le marché monétaire.
Prévue par la loi de finance de 2011, le chef de l’Etat a signé le 06 juin 2011 un décret permettant au ministre des finances de la lancer. Le gouvernement n’a pas donné d’explications à ce sujet, pas plus qu’il n’a donné d’explications précises sur le renvoi pour 2012 de l’emprunt obligataire (150 milliards de FCFA) prévu par la loi de finance 2011. Ils sont nombreux à penser que cette situation normalement aurait dû s’accompagner d’une loi de finance corrective en raison du déficit budgétaire inévitable qui devrait en découler. En 2010 et en raison du retard pris pour l’exécution de l’emprunt obligataire, le gouvernement avait du recourir la rectification de sa loi de finance et au tirage de 103 milliards de francs CFA de son allocation de DTS (droits de tirages spéciaux) auprès du fonds monétaire international (FMI). En ce moment là, les dépôts du pays auprès de la Banque centrale (BEAC), offrait un collatéral de poids. La situation de ces dépôts à ce jour reste inconnue du grand public, même si les autorités rassurent sur son importance. Toutefois, l’analyse de l’état d’exécution du budget au premier semestre 2011 permet de comprendre que le déficit pourrait être soutenable. Un soutien qui vient essentiellement du pétrole dont la performance en hausse (près de 122 milliards de FCA en plus) sur les recettes, a permis de compenser l’important manque à gagner sur les recettes fiscales combiné aux 150 milliards de FCFA en moins de l’emprunt obligataire qui était prévu. A Côté de cela, il faut aussi dire que le gouvernement s’est allégé la tache en n’exécutant pas toutes les dépenses. Malheureusement son choix a porté sur les actions de nature à relancer l’économie. Au premier semestre 2011, près de 100 milliards d’investissement prévus n’ont pas été réalisés. Toutefois cette opération d’émission de bons du trésor est la toute première dans la sous-région.

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