51% de l’électorat français l’a choisi. 17 ans après le départ de François Mitterrand, un autre François lui aussi socialiste prend la présidence française
La victoire d’un homme « normal »
François Gérard Georges Hollande, né à Rouen le 12 août 1954 est devenu le 6 mai 7e président de la Ve République, en battant au second tour d’une élection présidentielle serrée, Nicolas Sarkozy. Il n’a jamais été ministre, se présentait pour la première fois à la présidentielle française, était raillé de tous: trop rond, trop provincial. Mais au terme d’une longue course, le socialiste François Hollande a été élu président, 33 ans après son adhésion au Parti socialiste. Pour cette ultime course au pouvoir, il s’est présenté comme le « candidat normal » aspirant à devenir un « président normal ». Un service qui a payé, dans une France déchirée par la crise et le chômage. Le tournant de la carrière politique pour François Hollande intervient le 15 mai 2011. Le favori des sondages de la primaire, Dominique Strauss Kahn est interpellé à New York. Hollande, regardé jusque-là avec mépris par beaucoup, voit s’ouvrir devant lui un boulevard. Parti en campagne depuis le mois de janvier 2011, il gardera jusqu’au bout une longueur d’avance sur Martine Aubry qui ne se déclarera que fin juin.
Pour faire face à des situations anormales
Dans sa course pour la présidence, il a bénéficié du soutien de Jacques Chirac, ancien président de droite. Jacques Chirac dira soutenir un voisin de quartier, mais en réalité, l’ancien président a un vif ressentiment envers son successeur (Nicolas Sarkozy) et adversaire de l’heure d’Hollande. Lors du débat qui l’oppose à Sarkozy, il se montre beaucoup plus confiant que de nombreux analystes de droite ne l’avaient prévu. « Moi président de la république. » La grande tirade de François Hollande reste comme le morceau de bravoure du débat télévisé. Trois minutes pendant lesquelles il a décrit quel serait son style de présidence. Dans un numéro de Libération, un responsable de l’UMP s’interroge encore : comment Sarkozy a-t-il pu le laisser dérouler « en majesté » son monologue ? Aux dernières heures de la campagne du deuxième tour, il bénéficie d’un autre soutien, celui du centriste François Bayrou, qui s’engage voter pour lui à titre personnel. Le 06 mai 2012, plus de 51% des électeurs français lui ont accordé leur confiance. Pourtant, le parti socialiste comme lors de l’ascension de Mitterrand au sommet de l’Etat, hérite d’un mandat difficile. A peine élu, Hollande devra faire face à une conjoncture internationale complexe, avec une Europe qui s’enlise dans la crise. Il devra aussi trouver les mots justes pour imposer son style dans l’axe franco-allemand, aujourd’hui si utile à la résolution des problèmes européens. Mais par-dessus tout, François hollande aura à la tâche, de se faire une belle majorité parlementaire. Une tâche difficile dans un contexte où l’extrême droite possède jusqu’à 7 millions confirmés de l’électorat et face à une droite attend ce « 3e tour »!
