Le chef de l’Etat français se rendra au Cameroun après le Bénin et l’Angola, deux autres pays prévus pour son périple africain
L’agenda du chef d’Etat français cette semaine est officiel. D’après le site web de la présidence française, Il se rendra au Cameroun le 03 juillet dans le cadre d’un périple africain. François Hollande se rendra d’abord au Bénin le 02 juillet; puis s’envolera le même jour pour Luanda où il rencontrera son homologue José Eduardo Santos, avant de prendre l’avion pour Yaoundé le lendemain, où il ne devrait pas passer la nuit.
L’Angola, où la compagnie française Total exploite d’importants champs pétroliers, semble visiblement le morceau de choix de François Hollande qui a décidé d’y passer le plus long séjour des trois pays africains qu’il visitera cette semaine.
Le Cameroun que visitera vendredi M. Hollande n’avait plus connu de visites au sommet, de chefs d’Etat français, depuis juillet 1999, avec Jacques Chirac. Ce dernier était revenu à Yaoundé du 17 au 19 janvier 2001, cette fois dans le cadre d’une édition du sommet France-Afrique, abritée par le Cameroun. La dernière visite d’un Premier ministre, en l’occurrence François Fillon sous la présidence de Nicolas Sarkozy, remonte à mai 2009.
François Hollande arrive au Cameroun dans un contexte marqué par un sentiment anti-français grandissant et attisé notamment par certains médias, à l’instar d’Afrique Media, chaine suspendue récemment de diffusion pour une durée d’un mois par le régulateur camerounais des médias. Cette chaine de télévision à capitaux privés a accusé la France d’être impliquée dans l’insurrection de Boko-Haram qui touche le Nord-Est du Nigéria et certaines localités de l’Extrême-Nord du Cameroun. Accusation régulièrement démentie par l’ambassadrice de France au Cameroun, Christine Robichon.
Reçue en audience samedi, 27 juin, par Paul Biya, l’ambassadrice a indiqué que la visite est «destinée à marquer l’amitié et la solidarité de la France à l’égard du Cameroun, en particulier à cette période où il est confronté à des défis importants, notamment sur le plan sécuritaire, en raison des exactions de Boko Haram».
Le président français arrive au Cameroun dans un contexte marqué également par la chute de ses parts de marché dans le pays. «Historiquement premier fournisseur du Cameroun, la France occupe depuis 2013 la troisième place, derrière le Nigeria et maintenant la Chine. Sa part de marché s’est érodée au cours des vingt dernières années, passant de 38 % en 1990 à environ 14,1 % en 2013, et s’établit à 18,1 % hors hydrocarbures en 2013», comme l’a souligné un rapport établi par des parlementaires et adopté en commission des Affaires étrangères, à l’Assemblée nationale française le 06 mai 2015.
Les auteurs du rapport mentionnaient également que les autorités camerounaises se plaignaient de l’absence de visites au sommet de la part des chefs d’Etat français. Ce que François Hollande voudrait corriger, vendredi.pendant quelques heures.
