Fusion des marchés financiers: Le Cameroun maintient sa position

La fusion de la Douala Stock Exchange avec la Bourse des valeurs d'Afrique Centrale est hors agenda pour les autorités…

La fusion de la Douala Stock Exchange avec la Bourse des valeurs d’Afrique Centrale est hors agenda pour les autorités camerounaises

L’intransigeance de la Commission des Marchés Financiers du Cameroun
Dans une récente sortie médiatique, Chief Théodore Ejangue, le président de la commission des marchés financiers du Cameroun (CMF) a tenu à préciser que l’existence de textes réglementaires distincts sur le plan national ne devrait pas être un obstacle au développement ou à l’intégration des marchés financiers. « Nombreux exemples à travers le monde donnent une parfaite illustration des marchés développés et intégrés qui fonctionnent dans le cadre de réglementations nationales distinctes», déclare M. Ejangue. Cette position claire de la CMF renforce la position des autorités camerounaises, qui ne sont pas très enthousiastes à fusionner avec la bourse des valeurs d’Afrique centrale située à Libreville.

Offensive médiatique de Gandou Alexandre en faveur de la fusion
Ces derniers temps on a assisté à une grosse campagne médiatique d’Alexandre Gandou qui a démontré avec insistance sa volonté de voir fusionner les deux places financière de Douala (Cameroun) et de Libreville (Gabon). Sur la question de la régulation, il souhaite voir les deux places soumises au même cadre juridique. « Je pense que ce qu’il convient de faire, c’est de travailler à l’harmonisation de la réglementation, de sorte que les mêmes règles s’appliquent d’une place boursière à l’autre. Il faut également travailler à ce que les régulateurs se parlent. Donc, créer un collège de régulateurs, de sorte que, si éventuellement il y a un problème sur le marché, la régulation s’exprime d’une même voix » a-t-il affirmé dans une de ses interviews. Une position que les camerounais ne partagent qu’en partie.

Une idée peu admise au Cameroun
Le ministre camerounais des finances lui s’était fait plus clair sur le sujet la fusion n’est pas à l’ordre du jour. Lors des travaux en atelier qui avait eu lieu sur le sujet récemment à Douala (Cameroun), il a suggéré, de se concentrer pour l’heure, sur la mise en place et la maîtrise des procédures y afférentes. « Quand cela sera fait, on pourra envisager la question de rapprochement », avait précisé le ministre des finances. «Les deux marchés vont rester en place. Le rapprochement c’est en termes de procédures. C’est-à-dire la façon dont la bourse de Libreville fonctionne, devrait être la même en termes de règles de fonctionnement, d’outil informatique, d’organisation, de cotation. Les règles de fonctionnement des deux marchés devraient se rapprocher, afin que lorsque quelqu’un est à Douala, il peut investir à Libreville sans qu’il ait à apprendre de nouvelles procédures », a-t-il ajouté.

Résoudre d’abord l’intégration sous régionale
Le président de la CMF est paru lui mon diplomatique. Il affirmé reconnaître que la CEMAC comprend 6 pays dont un seul (le Cameroun) dispose pour le moment d’une bourse de valeurs en activité, « avec de faibles performances certes, mais qui ne sauraient en aucun cas être comparées à celles d’une place financière à l’activité encore inexistante ». En conclusion, la Commission des marchés financiers du Cameroun se dit convaincue que le fonctionnement du marché financier camerounais ne constitue en aucun cas un obstacle à l’émergence des opérations de marché financier dans les 5 autres pays. « Il serait judicieux pour les responsables du marché financier régional, plutôt que de focaliser leurs efforts à une quelconque fusion ou une absorption des institutions du marché financier camerounais, d’ uvrer pour l’émergence et le développement des transactions boursières dans les 5 autres pays »

Cette position des autorités camerounaises est comprise par les experts de l’intégration sous régionale. Pour se rendre au Gabon, un Camerounais débourse encore 50 000 FCFA pour les frais de visa, sans compter que là-bas sur place au Gabon, il est astreint à un titre de séjour. Difficile dans ce cas d’envisager une fusion des économies à tous les niveaux.

Siège de la Bvmac à Libreville
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