Gabon: L’opposant André Mba Obame a prêté serment comme président élu

Il a formé son gouvernement malgré la dissolution de son parti. La Côte d'Ivoire n'est désormais plus la seule à…

Il a formé son gouvernement malgré la dissolution de son parti.

La Côte d’Ivoire n’est désormais plus la seule à disposer de deux présidents. Surfant à la fois sur l’exemple tunisien et égyptien, le candidat malheureux à l’élection présidentielle du 30 août 2009, André Mba Obame, s’est proclamé mardi 25 janvier, président du Gabon. Il a en conséquence présenté son gouvernement. André Mba Obame a demandé au secrétaire général de l’ONU de le reconnaître malgré la dissolution de son parti par le gouvernement. Je suis le président élu du Gabon, a-t-il déclaré. Le nouveau président de derrière les grilles du bâtiment du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à Libreville, où il se trouve depuis qu’il a déposé une lettre demandant au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon de reconnaître cette nouvelle donne dans le pays. L’ex-ministre de l’intérieur et ex-baron du pouvoir gabonais, a toujours revendiqué la victoire à l’élection présidentielle à tour unique d’août 2009 remportée par Ali Bongo, son ex-frère, au pouvoir depuis 15 mois. Ali Bongo va partir. Il va partir comme Ben Ali, le président tunisien déchu par une révolte populaire. La révolution gabonaise est en marche, a soutenu André Mba Obame, retranché dans le bâtiment avec une trentaine de proches dont son Premier ministre Raphaël Bandega Lendoye, ses 18 ministres et des cadres de l’UN. Dans un communiqué, R. Bandega a demandé aux gabonais de se détourner du régime illégitime d’Ali Bongo et estimé que ce pouvoir illégitime devait cesser toute fonction à la tête de l’état.

C’est un caillou dans la chaussure d’Ali et un caillou dans la chaussure, ça énerve et ça fait mal, mais ça n’inquiète pas, a estimé une source diplomatique. Pour Paul Mba Abessole, ex-vice-Premier ministre qui avait soutenu M. Mba Obame à la dernière présidentielle mais rejoint depuis la majorité d’Ali Bongo, c’est de la gaminerie politique. Un avis non partagé par le géopoliticien et analyste Jonathan Ndoutoume Ngome, de l’Université Omar Bongo de Libreville: Il ne faut pas avoir une lecture simpliste de ce qui vient de se passer en pensant que ce n’est qu’un simulacre politique. Cela peut être révélateur d’une certaine crise profonde mais latente. On n’a peut-être pas totalement réglé le problème du contentieux électoral né du scrutin du 30 août 2009 explique-t-il. La réaction du pouvoir en place ne s’est pas fait attendre. Accusé de haute trahison, l’opposant a été pourchassé. C’est de justesse qu’il s’est retranché dans les locaux du PNUD à Libreville avec quelques membres de son parti. Aussi, la dissolution de son parti, l’Union nationale a immédiatement été décidée dans la soirée. Jean François Ndongou, ministre de l’intérieur l’a confirmé mercredi 26 janvier. Les manifestants qui campaient depuis au siège du PNUD ont été dispersés et le personnel a même vidé les lieux pour éviter d’éventuelles représailles. Ali Bongo a été proclamé définitivement élu en octobre 2009 avec 41,79% des voix devant Pierre Mamboundou (25,66%) et M. Mba Obame (25,33%). Le ministre de l’intérieur Jean-François Ndongou avait estimé qu’André Mba Obame, son équipe gouvernementale insurrectionnelle et leurs soutiens avaient violé gravement la Constitution et commis un crime de haute trahison puni par la loi. De ce fait, ils encourent les sanctions et peines prévues par la loi: Poursuites judiciaires, levée de l’immunité parlementaire, dissolution de l’UN et radiation de la Fonction publique de ses acolytes, avait-il indiqué. L’Union africaine (UA) s’est dite préoccupée après l’auto proclamation de M. Mba Obame, qui, pour elle, est de nature à porter préjudice à l’intégrité des institutions légitimes ainsi qu’à menacer la paix, la sécurité et la stabilité du Gabon. Le ministre Français de la Coopération Henri de Raincourt a soutenu que personne ne se hasarde à contester l’élection d’Ali Bongo.

Surfant à la fois sur l’exemple tunisien et égyptien, le candidat malheureux à l’élection présidentielle du 30 août 2009, André Mba Obame, s’est proclamé mardi 25 janvier, président du Gabon!
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