L’artiste a charmé le public jeudi dernier au Centre Culturel Français de Douala
20h00, ce jeudi 14 janvier 2010 au CCF de Douala. C’est l’heure à laquelle doit débuter le concert, mais le hall du centre est bondé de monde. Journalistes, animateurs, opérateurs culturels, hommes d’affaire et autres fans sont venus vivre en direct la prestation d’une artiste qui a marqué à une époque le paysage musical camerounais, et qui ce soir effectue une sorte de retour sur scène. Une dizaine de minutes passée, la salle de spectacle ouvre ses portes, et le rang se forme, chacun voulant occuper la première des 250 places disponibles. Tout compte fait, la salle est comble en quelques minutes.
20h30, les musiciens entrent en scène, question de chauffer le matériel. Au piano, le très pointilleux Tino ; au saxophone, Alain Oyono ; à la guitare sèche, Mouasso Elame, que le public a très vite surnommé « le plus sexy de la soirée », au regard de son T-shirt qui laisse transparaître son ventre ; à la basse, le nommé Dary ; aux percussions, le percutant Déco Ebongue ; à la batterie, l’époustouflant Ngando. Chacun d’eux surprend dans son domaine, y compris les trois choristes. Et puis les lumières se tamisent. Dans la pénombre, bleue pour la circonstance, apparaît un bout de femme, dans une robe couleur or. Seule l’entrée en scène lui permet d’arracher au public le style d’ovation dont seules les grandes stars ont souvent droit, et le spectacle peut commencer. Pour ouvrir le bal, un hommage au grand Manu Dibango. Germaine reprend à sa manière, avec une bonne dose de douceur le fameux « Sango Yesus Christo », pour remercier Dieu qui lui a permis de retrouver le public qu’elle avait sevré depuis près de 10 ans. Elle va ensuite faire monter la pression le temps de deux titres, avant de rendre encore hommage à un autre ténor de la musique camerounaise, Dina Bell, qu’elle présente comme étant son grand frère, puisqu’il fait partie de ceux là qui lui ont donné le goût de se lancer dans la musique, notamment avec la chanson Sophiequ’elle interprète avec tant d’émotions. Et cela s’explique :J’avais 14 ans quand je suis tombé amoureuse de cette chanson avoue-t-elle.
Même si durant la soirée Germaine a eu beaucoup de soucis avec son micro qui à son avis « n’était pas bien réglé », la lauréate du prix Découvertes RFI 1991 a pu étaler non seulement le contenu de son dernier album Beloko, mais aussi le talent de grande chanteuse qu’on lui connaît, et malheureusement pas de danseuse. Et si dans son chant les envolées peuvent se faire légères et plaisantes sur fond de lambada comme dans le titre Bonbon d’ailleurs très demandé par l’assistance, il s’y mêle tout de même des notes douloureuses et mélancoliques à l’instar de We nde weni. Au sortir de la salle à 22h15 minutes, les disques de l’artiste se vendent comme des bouts de pains et comme on pouvait s’y attendre les avis sont partagés. Entre ceux qui s’attendaient à voir mieux et ceux qui ont été totalement satisfaits, un seul sentiment domine malgré tout, que Germaine soit revenue c’est l’essentiel dira t-on !

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